jeudi 29 mai 2014

Le sport en dérive: Mens sana in corpore sano?

2 commentaires:



Victor Ginsburgh

J’ai reçu la semaine dernière un prix de € 75 de ma banque (ING) et me réjouissais ; la banque m’écrivait que « j’étais l’un des heureux gagnants du cinquième prix de notre tombola d’épargne » ; c’était la première fois de ma vie que je gagnais un peu d’argent grâce à une banque, surtout durant ces 6 ou 7 dernières années où les taux d’intérêt sont plutôt invisibles. Et en plus c’était une tombola « d’épargne ». Je comptais bien mettre cette somme à l’abri du regard des impôts et des éventuels investisseurs impudents qui auraient sûrement aimé me les escroquer.

Les € 75 m’étaient offerts avec des félicitations. Et la lettre continuait en m’expliquant que c’était « grâce à votre épargne », c’est-à-dire mon épargne que ce chèque-cadeau me permettait de « commander des articles des Diables Rouges en ligne, un maillot, ou une écharpe, un bonnet [d’âne, sans doute] qui devraient me permettre d’encourager nos héros nationaux cet été ».

D’abord, je n’ai jamais participé à cette tombola, et
Protestation contre le Mundial à Sao Paulo
n’aurais pas voulu. Il me semble que les coupes du monde et jeux olympiques divers soutirent suffisamment d’argent public. Sans parler de notre magnifique circuit de Francorchamps pour lequel l’ardoise négative s’alourdit d’année en année, mais chaque année on nous annonce que l’année prochaine on rasera gratis (1).

Le Mundial de football 2014 aura coûté $ 11 milliards au Brésil. Quelque 157.000 policiers ($ 322 millions) sont mobilisés pour éviter les débordements (2). Comme je comprends les Brésiliens de Rio, Sao Paulo et d’autres grandes villes qui manifestent contre ces dépenses somptuaires, alors que la police s’attaque aux pauvres de favelas à Rio, parce qu’ils ne font pas bien dans le paysage. Comme je compatis avec les Grecs que les Jeux Olympiques de 2004 ont contribué à plonger dans leur désastre. 

Le sport est phagocyté comme bien d’autres choses par l’argent et n’est plus ce qu’il devrait être, un exemple pour les jeunes, comme le montrent de nombreux cas. En voici un certain nombre.

La réforme des retraites : un terrain miné

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Pierre Pestieau

Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de faire la connaissance de Michel Rocard qui donnait une conférence sur les difficultés de réformer l’Etat providence et particulièrement le système des retraites. Il fut en 1991 l’auteur d’un livre blanc sur les retraites acclamé à l’époque. Rappelons son propos de l’époque, lorsqu’il présenta son livre : « La retraite est un dossier ‘explosif’ capable de faire chuter plusieurs gouvernements ». Je l’ai trouvé plus clair comme conférencier que dans les interviews et certainement différent de l’image d’un professeur nimbus incompréhensible que les imitateurs français ont donnée de lui. Il avait en outre l’élégance de reconnaître qu’il n’était pas l’auteur du livre blanc, que l’on devait à des économistes de feu le Commissariat au Plan.

jeudi 15 mai 2014

Notes de Washington

1 commentaire:

Pierre Pestieau

Chaque fois que je séjourne à Washington, deux images contrastées me viennent à l’esprit. Le Washington que j’ai connu lorsqu’étudiant j’ai bénéficié d’un stage au Fonds monétaire international (FMI); il y a de cela plus de 40 ans. Les Etats Unis était alors la première puissance mondiale et pourtant leur capitale ressemblait à un gros village. Depuis, Washington est devenue une grande métropole avec des restaurants de tous les pays, un métro et des embouteillages monstres et les Etats Unis pourraient perdre leur statut de première puissance.

Il y a quelques semaines se tenaient les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du FMI qui offrent chaque année aux grands dirigeants du secteur public — banques centrales, ministères des finances et du développement — et du secteur privé l'occasion de se retrouver pour discuter le temps d’un week-end des problèmes du monde. Il y a une dizaine d’années on avait quasiment besoin d’une escorte policière pour s’y rendre. Les bâtiments de ces deux organisations étaient assiégés par des centaines d’altermondialistes. L’époque est bien révolue : il n’y avait,  cette année-ci, pas un seul manifestant. En revanche, on y voyait une flopée d’équipes de journalistes prêts à interviewer n’importe qui à défaut des grands de ce monde. J’ai même été accosté par une de ces équipes. Tout fout le camp.

Le MoMa/Guggenheim de Bruxelles

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Victor Ginsburgh

On ne peut que se réjouir de la bonne nouvelle : Bruxelles aura un nouveau musée et, qui plus est, installé dans l’élégant bâtiment de Citroën qui « illustre l’esthétique fonctionnaliste de l’architecture industrielle de l’entre-deux-guerres » (1).

Mais annoncer que « nous aurons notre MoMa (2), notre Guggenheim… 16.000 mètres carrés d’art moderne et contemporain, avec entre autres, Picasso, Bacon, Dali, Miro… nous avons de l’ambition » (3) est un tant soit peu téméraire, d’autant plus que ni Picasso (né en 1881), ni Bacon (1909), ni Dali (1904), ni Miro (1893) ne sont très contemporains. C’est pourtant l’annonce qu’a faite M. Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région Bruxelles Capitale, en abrégé M.RVMPGRBC.

Il y a beaucoup de majuscules dans ce mot, mais rassurez-vous il y en aura moins par la suite. D’autant plus qu’à la question posée à M.RVMPGRBC par les journalistes de l’Echo (4) :

jeudi 1 mai 2014

Tout le monde peut se tromper, même une banque

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Victor Ginsburgh

La Bank of America est la deuxième banque en importance (par ses actifs) aux Etats-Unis et depuis 2010 elle est devenue, d’après le Forbes Biziness Magazine, la troisième firme la plus importante au monde. Elle est avec Citigroup, JPMorgan Chase et Wells Fargo parmi les quatre plus grandes (et les plus honnêtes, bien sûr) banques américaines et sévit dans 40 pays. Elle a reçu $45 milliards d’aide lors du sauvetage des banques américaines en 2008 et 2009, ainsi qu’une garantie de l’Etat pour $118 milliards de pertes potentielles.

Elle a été prise la main dans le sac dans plusieurs fraudes qu’il serait trop long de décrire ici, tellement il y en a (1).