dimanche 12 juillet 2015

Les sorciers du Moyen-Age au chevet de la Grèce

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Victor Ginsburgh

Dans son dernier article du New York Times, En finir avec les saignées hellènes (1), Paul Krugman compare aux médecins du Moyen-Age qui insistaient pour pratiquer des saignées à leur patients, les technocrates européens au chevet de (ou en train d’achever) l’Hellade. Lorsque le traitement aggravait leur état de santé, il suffisait d’augmenter les saignées.

Sont à son chevet le médecin en chef Donald Tusk, Président du Conseil de l’Europe : « La situation est critique et malheureusement nous ne pouvons pas exclure le scénario noir de la mort ». A quoi répond l’autre médecin en chef, Jean-Claude Junker, président de la Commission Européenne, « nous avons un scénario de Hexit dans nos cartons. Je ne puis l’éviter si le gouvernement hellénique ne fait pas ce qu’on attend de lui par respect de la dignité de son peuple ». Il y a aussi une médecine en chef, la sœur Angel(in)a qui propose d’augmenter d’une unité par jour le nombre de saignées : « il ne reste que trois jours pour discuter de futur ». Matteo Renzi, Premier ministre italien opine du bonnet en ajoutant qu’on ne sait plus quelle réunion des 28 « leaders » de l’Union Européenne « pourrait bien être la dernière » pour achever le malade. A quoi, Janis Reirs, ministre des finances et medicine man de la Lettonie (?) répond en estimant que la « sortie de l’Hellade pourrait être positive pour la zone euro ». Les propositions du malade, c’est-à-dire celles qui augmenteront sa maladie « doivent être crédibles » constate l’incrédible François H., Président de la douce France. Ils sont tous d’accord, il faut augmenter les saignées.