mardi 29 septembre 2015

D’un aéroport à l’autre : tribulations d’un sauveur du climat

Aucun commentaire:
Victor Ginsburgh

Aussi dénommé le pape belge du climat, le professeur van Ypersele se présente comme candidat à la présidence du GIEC, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Les élections se déroulent le 7 octobre prochain.

Il est optimiste, et suggère que « l’élection se présente bien ». Pour glaner un maximum de voix, ajoute, Le Vif (1), il s’est rendu en dix-huit mois dans plus de 60 pays. Il a trouvé cela « passionnant et ne ressent pas trop le jetlag. Surtout, un peu de sommeil suffit pour récupérer, explique-t-il ».

De gare en gare

Aucun commentaire:
Pierre Pestieau

J’ai récemment déménagé de Liège à Mons avec l’impression de passer de tracas ferroviaires irritants à des ennuis insupportables. Je m’explique. Liège a maintenant une gare pharaonique que l’on doit au génie de Valence, Santiago Calatrava Valls. Cela a impliqué une longue période de transition. En effet entre la démolition de l’ancienne gare des Guillemins et l’inauguration de la nouvelle gare, se sont écoulés 27 mois au long desquels il a fallu utiliser une gare préfabriquée sans confort (ni salle d’attente, ni escalators), d’accès difficile (taxis et bus éloignés), difficile surtout pour les personnes à mobilité réduite (rampes métalliques glissantes). Si j’évalue  à 10 minutes le temps supplémentaire moyen qu’un voyageur devait consacrer à rejoindre les quais et si j’estime qu’une heure de temps vaut 12 euros cela représente une perte de 2 euros par trajet. Il nous faut calculer le nombre total de trajets sur les 27 mois. Soit le nombre moyen de passagers par jour (14.812) multiplié par le nombre de jours (30x27), ce qui donne 11.997.720 voyageurs (1). C’est beaucoup. En multipliant ce nombre par 2, on obtient près de 24 millions d’euros. Certes cette perte est peut-être compensée par le gain en bien-être des voyageurs qui, depuis le 18/9/2009, jouissent d’une gare que toute l’Europe nous envie. C’est à voir. Tout dépend du taux d’actualisation qui permet de comparer des niveaux de bien-être à des moments différents. Si ce taux est très élevé, on peut parler d’une perte sociale. On notera en passant que je n’ai pas tenu compte des implications que ses travaux ont pu avoir pour les riverains. De nombreux commerces ont du fermer parce que pendant plus de deux ans ils étaient inaccessibles. En outre il est important d’observer que l’investissement gigantesque que représente la Gare de Calatrava n’a eu aucun effet sur la rapidité du trafic ferroviaire. En fait au cours de la dernière année, la situation a empiré. Par exemple, la durée du trajet Liège-Bruxelles s’est allongé de 6,5%.

mercredi 23 septembre 2015

Economies grises

1 commentaire:
Pierre Pestieau

Le blog dithyrambique que Victor a consacré à Uber
(Uber ueber alles) m’a légèrement titillé. Aussi ai-je lu avec intérêt dans la presse française que le sénat menaçait ce type d’activités de taxation et autres règlementations (1).  Il y a plusieurs années que j’entends à gauche et à droite, plutôt à droite, chanter les vertus de ce qui s’appelle l’économie du partage ou économie collaborative. Uber par ci, Airbnb par là, sans parler du Bon Coin. Tous ces sites sur lesquels on peut échanger des biens ou des services, et qui sont rarement déclarés et encore moins imposés. C’est merveilleux. Cela casse le pouvoir monopolistique d’industries protégées, cela rend des services à des prix jusqu’alors prohibitifs et maintenant accessibles à tous. Bref tout le monde y gagne sauf…l’Etat qui souffre d’un sérieux manque à gagner et certains usagers qui peuvent en être exclus arbitrairement.

Bruxelles: Un dimanche sans Uber

Aucun commentaire:
Victor Ginsburgh

Pour faire plaisir à mon co-blogueur Pierre, et sachant que dimanche dernier serait, comme chaque année  à cette date, une journée sans voiture, j’avais passé un petit coup de fil au Bon Dieu pour lui demander de peindre le ciel en bleu, ce qu’il a bien voulu me concéder.

Donc, ciel bleu, soleil, pas de voitures donc pas
d’Uber, ni avec ni sans taxes. Rien que des taxis taxés. Et surtout des centaines de piétons et des milliers de vélos qui empêchaient les piétons de circuler, parce qu’ils utilisaient même les trottoirs, et se comportaient comme s’il n’y avait qu’eux en rue. En général, les piétons doivent faire attention aux vélos et aux voitures (ce qu’ils ne font d’ailleurs pas), mais cette fois, les piétons devaient faire attention aux vélos, et parfois aux taxis, ce qu’ils ne faisaient pas davantage. Quelle belle journée et combien c’était agréable de marcher entre les vélos, tout ça parce que je suis trop vieux pour rouler à vélo (Pierre me dit qu’il a fait 25 Km à vélo hier, mais il a cinq ans de moins que moi, au moins).

Il s’agit maintenant d’organiser des journées « de toutes sortes ».

jeudi 17 septembre 2015

Inégalités de quoi?

1 commentaire:
Pierre Pestieau


Quand on parle d’inégalités économiques, les nombreuses sources de confusion appellent autant de clarifications.

La première vient de la variable dont on veut évaluer la distribution et partant l’inégalité. Cela pourrait être le revenu disponible, la richesse, la consommation, voire un indicateur de bonheur ou de bien-être. On ne sera pas surpris d’observer une forte variation dans les inégalités de l’une ou l’autre variable. Il n’y pas non plus de corrélation claire entre elles. Une personne riche peut avoir un revenu faible. Témoin le pêcheur de l’Ile de Ré (1). Une personne qui s’endette peut consommer beaucoup plus qu’elle ne gagne. Enfin, on sait que l’argent ne fait pas le bonheur. Une personne matériellement aisée mais coupée de tout réseau social ou familial et diminuée par la maladie sera peut être plus malheureuse qu’un pauvre sans le sou mais entouré d’amis.


Uber et covoiturage

4 commentaires:
Victor Ginsburgh

Il est difficile de comprendre que les autorités publiques poussent au covoiturage, mais soient peu favorables à la nouvelle compagnie Uber qui permet à tout un chacun et sous certaines conditions de servir de taxi.

Sur son site « covoiturage » (un mot pas très élégant, mais soit), la ville de Bruxelles poste les phrases suivantes : « La pratique du covoiturage permet de rationaliser l’usage de la voiture… et les personnes s’entendent entre elles pour le remboursement des frais… La société Taxistop propose un service de covoiturage pour aider chacun à trouver des partenaires de voiture, partout en Belgique » (1).

Sur son site, Uber-Bruxelles poste les phrases suivantes (je traduis de l’anglais) : « Votre trajet sur demande. Que vous vous rendiez à la Grand-Place, Flagey ou à l’aéroport, l’application Uber vous connecte à un transport de confiance et sécurisé, à un prix abordable en quelques minutes. Le paiement de la course est automatique, pas besoin de payer le chauffeur ».

jeudi 10 septembre 2015

Réflexions sur la question des réfugiés

3 commentaires:
Victor Ginsburgh

L’auteur d’un courageux article paru dans le
New York Times du 5 septembre 2015 écrit notamment que les « Etats-Unis et leurs alliés en guerre contre l’Etat Islamique de Syrie, ont aussi des responsabilités envers les réfugiés. Si nous avons armé les rebelles syriens, ne devrions-nous pas également aider ceux qui essaient d’échapper au conflit. Si nous n’avons pas été capables de rétablir la paix, ne pouvons-nous pas aider un peuple qui attend depuis si longtemps cette paix ? Blâmer les Européens est un alibi et le reste de nos excuses — les réfugiés n’ont pas les documents qu’il faut —me rendent malade » (1).  Les Etats-Unis ont jusqu’ici accepté 1 500 réfugiés sur les quelque 4 millions de déplacés.

Exception faite de la Jordanie, du Liban, de l’Egypte et de la Turquie, les pays du Moyen-Orient ne se sont pas poussés au portillon pour accueillir les réfugiés. Au fond, c’est bien ce qu’ils ont fait et continuent de faire avec les réfugiés Palestiniens depuis 1948. Pourquoi changeraient-ils ?


Millionnaire

2 commentaires:
Pierre Pestieau

Le passage à l’euro a permis de garder au terme ‘millionnaire’ tout son lustre. Etre aujourd’hui millionnaire en francs est en effet devenu banal. Selon l’enquête de la BCE, plus de 77% des Belges seraient aujourd’hui millionnaires en francs. En revanche,
seule une infime minorité, à savoir moins de 6% seraient millionnaires en euros (1).

Le terme ‘millionnaire’ peut avoir des sens très surprenants dans d’autres pays. En Colombie, on l’utilise pour désigner le retrait forcé de distributeurs de billets. Les malfrats s’introduisent dans un véhicule et sous la menace d’une arme obligent son conducteur à faire le tour des distributeurs pour retirer la somme maximale. On parle alors de sentier du millionnaire ‘paseo millonario’, ou en anglais ‘millionaire’s ride’. En France, on devient millionnaire grâce à des jeux télévisés. Citons entre autres : Qui veut gagner des millions ? Ou Le Million.

jeudi 3 septembre 2015

Vraies et fausses indignations

2 commentaires:
Pierre Pestieau

Un chiffre publié dans l’Obs du 16 juillet : +5%, le “petfood”
en plein boom. On y apprend ainsi que l’alimentation pour animaux de compagnie ne connait pas la crise; aux Etats-Unis ses ventes représentent quatre fois le marché de l’alimentation infantile. Le marché mondial atteint 90 milliards de dollars US. Selon les estimations du Programme Alimentaire Mondial, il ne faudrait que 3,2 milliards de dollars US par an pour nourrir les 66 millions d’enfants en âge d'aller à l'école qui ont faim (1).

Une indignation sérieuse : Où sont passées nos vespasiennes ?

1 commentaire:
Victor Ginsburgh

Notre monde ressemble à une cloche fêlée
qui ne sonne plus (G.W. Sebald, citant Goethe).

Les deux dernières cabines téléphoniques en Belgique
Que faire?

ont été démontées début juin 2015 (1).
Les cabines ne sont plus nécessaires, puisque tous les habitants (ou presque) disposent d’un téléphone portable.


Je ne pense pas que l’on ait célébré de manière aussi fastueuse la quasi disparition des vespasiennes et autres toilettes publiques, en tout cas à Bruxelles. Et malheureusement, même si on peut téléphoner de n’importe où, on ne peut pas pisser n’importe où. Ni faire les deux simultanément. A moins qu’on n’invente, ce qui arrivera un jour ou l’autre, un téléphone portable à usages encore plus multiples.