J’ai toujours eu des réserves à l’égard de l’écologie pour des raisons
diverses. D’abord, je trouvais le problème techniquement et intellectuellement
complexe. La majorité des écologistes ne le sont que partiellement. Pour faire
court, on trie ses ordures mais on roule en quatre-quatre et on n’est même pas
sûr que le tri sélectif soit utile pour la planète. Ensuite j’avais du mal avec
la problématique : l’écologie est-elle de gauche ou de droite ? Dans
la pratique, elle est un peu des deux. Elle est de gauche parce qu’elle remet
en cause notre système de production et que la recherche du profit n’intègre
que rarement la composante environnementale mais elle ne l’est pas quand elle
s’oppose à la croissance et au productivisme qui sont les vecteurs de l’emploi.
vendredi 30 septembre 2016
Le Déjeuner Sous l’Herbe
Victor Ginsburgh
Non, non, aucune erreur dans le titre. Bien sûr vous pensez tous au
magnifique tableau d’Edouard Manet, qui a d’ailleurs créé un scandale
abominable, et a été refusé au Salon de Paris, en 1863, parce qu’il était
insupportable de représenter une femme nue, Victorine Meurant, la compagne de
Manet, entourée de deux hommes assis (Manet lui-même, et son frère) en costume
d’hiver. Hélas pour Manet et pour Victorine, le burkini n’a été inventé que bien
plus tard, alors qu’aujourd’hui, on est ravi de rencontrer des femmes (presque)
nues, aussi bien dans les bois (comme dans le tableau de Manet), que sur les
plages et c’est, de façon absurde, le burkini qui est délictueux dans la même
France que celle qui interdisait, il y a 153 ans le nu... dans la peinture.
samedi 24 septembre 2016
Barroso, Juncker, Neelie Kroes et les autres
je suis content de moi |
Victor Ginsburgh
Le sieur Barroso ancien Président de la Commission Européenne entre à la
Banque Goldman Sachs. Alors qu’il faisait partie des jeunesses maoïstes dans
son pays lorsqu’il était jeune.
je suis étonné d'avoir fait cela |
c'est une erreur administrative |
mercredi 21 septembre 2016
L’Etat social: levier ou obstacle à la compétitivité ? Les performances de l’Etat providence
Pierre Pestieau
La performance de
l’Etat providence peut être envisagée de deux façons. Soit on met l’accent sur
sa capacité à protéger les citoyens contre les risques de la vie et
particulièrement celui de la pauvreté; soit on insiste sur l’effet qu’il peut
avoir sur la compétitivité de nos économies et partant sur la croissance et
l’emploi.
On peut mesurer
la performance de l’Etat providence à
partir de la manière dont il remplit les objectifs qui lui sont naturellement
assignés, à savoir la protection des citoyens contre des risques tels que le
chômage ou la maladie, et la réduction des inégalités et de la précarité. Sur
base d’indicateurs portant sur l’emploi, le revenu, la santé et l‘éducation il
apparaît que la performance des Etats providence européens s’est améliorée au
cours des deux dernières décennies et que celle de la France se situe dans une
bonne moyenne. Rien ne garantit cependant que cette évolution favorable
continue.
mercredi 14 septembre 2016
Acciaroli
Pierre Pestieau
Parmi les nombreux buzz de cette fin d’été,
j’en ai retenu un, celui du village des centenaires. Il y aurait en effet au
sud de Naples, un village de pêcheurs coincé entre la mer et la montagne du nom
d’Acciaroli, où un tiers de la population aurait plus de 90 ans. Des anciens
dans une forme éblouissante. En effet,
ils sont âgés, mais aussi
en très bonne santé. Les habitants d'Acciaroli semblent bien mieux vieillir qu’ailleurs.
« Ils arrivent à vivre sans
pathologies dégénératives. On a jusqu'à 300 centenaires et nonagénaires (sic) et un seul d'entre eux, seulement, a la maladie
d'Alzheimer », souligne Stefano Pisani, le
maire de la commune.
mardi 13 septembre 2016
¿Cuba, une nouvelle colonie?
Victor Ginsburgh
Le blocus américain de Cuba a pris fin en décembre 2014, mais en décembre
2015, les Etats-Unis n’avaient pas encore mis fin au programme qui encourageait
les médecins et autres professionnels médicaux cubains à déserter Cuba pour
s’installer aux Etats-Unis (1). Ce programme avait été mis en place en 2006
sous le très cher G.W. Bush et a permis à des milliers de médecins et autres
personnes dans le domaine de la santé d’émigrer, alors qu’ils avaient été
(remarquablement, dit-on) formés à Cuba (2). Les Cubains ont eu beau dénoncer ce
programme dans les semaines qui ont suivi les nouveaux accords, rien n’y a
fait, ce qui coûte cher à Cuba qui « loue » son personnel médical aux
pays en développement en contrepartie de cash ou de pétrole (2).
Sans oublier les dommages et les réparations à ceux, tant Américains que
Cubains, qui ont perdu des propriétés confisquées par le gouvernement de Fidel
Castro. Les Américains réclament $8 milliards aux Cubains, les Cubains
répondent que les Américains leur doivent $120 milliards de dommages et
intérêts. Pas facile à régler. Et puis il y a les descendants d’un certain
Meyer Lanski, mafieux juif des grands chemins (encore qu’un bandit des grands chemins
peut être sympa, ce qu’un mafieux n’est certainement poas pas), qui réclame
réparation pour le casino-hôtel-bordel de 352 chambres, toutes sur front de mer
à La Havane, et inauguré par Ginger Rogers en 1957 (3). Il faut bien dire que
Lanski était fameux pour plusieurs raisons, et c’est bien normal qu’on
rembourse sa perte. Il est décrit comme un « magicien financier et tzar
réputé du crime organisé aux Etats-Unis et ailleurs », pote de Lucky
Luciano, Al Capone et autres et auquel Israël a refusé le « droit au
retour » parce qu’il constituait un « danger pour la sécurité
publique » (4). Il est mort dans son lit à Miami en 1983. Il aurait
inspiré le personnage de Hyman Roth dans Le
Parrain, II de Francis Ford Coppola. C’est dire !
vendredi 9 septembre 2016
Genève, UE ou US ?
Victor Ginsburgh
Bonne nouvelle, les trains de Genève vers son aéroport sont, eux aussi, en
retard, c’est comme chez nous, sauf que nous ne sommes pas des producteurs de
montres de précision, en ce compris la Schwatz, du suisse pas trop cher.
Pour le reste, un franc suisse est égal à un franc euro, on ne sait
évidemment pas si c’est le franc suisse qui est devenu plus cher ou le franc euro
qui a baissé, à cause de ces chiens d’Anglais qui ont voulu quitter une si
belle Union Européenne. Maintenant que le franc est à nouveau égal au franc, on
pourrait inviter l’UE à faire partie de la Suisse, ce ne serait pas mal quand
même, puisqu’on pourrait gratuitement avoir un pays qui est plein d’Alpes et de
lacs et appeler notre monnaie commune d’un vrai nom de monnaie, par exemple
« drachme », une vengeance contre tous ceux qui ont tellement emmerdé
la Grèce.
jeudi 8 septembre 2016
Que de murs, que de murs
Pierre Pestieau
Je viens, comme chaque année, de passer plusieurs semaines dans la campagne
française. Je suis toujours frappé par l’omniprésence de murets, portails et
autres clôtures autour de chaque habitation. J’ai même vu une clôture avec un joli
portail à ouverture télécommandée entourant les fondations d’un pavillon.
Quelques semaines plus tard, quand il s’est agi de continuer la construction,
il a fallu démolir une partie de la clôture ; heureusement, on n’a pas touché
au portail.
Les Français (et sans doute les Belges aussi) sont étonnés quand ils
voyagent aux Etats Unis d’observer que les habitations de banlieue et leurs jardins
ne sont séparés que par des haies très basses quand ils le sont. Les problèmes
de voisinage qui sont un thème récurrent des bandes dessinées américaines et
franco-belges sont marquées par ces différences : le ballon qui passe chez
le voisin se récupère beaucoup plus facilement aux Etats Unis que dans nos contrées.
jeudi 1 septembre 2016
Le sexe des anges
Pierre Pestieau
Je me souviens d’un professeur du secondaire qui nous avait longuement parlé
de la chute de Constantinople. Selon lui, alors que Constantinople était
assiégée par les Ottomans et allait tomber quelques semaines plus tard, la
population se déchirait à propos du sexe des anges. Il est difficile de ne pas
rapprocher cette évidente absurdité et ce qui se passe maintenant en France,
plus que jamais fille ainée de l’Eglise,
avec l’affaire du Burkini. Alors que le pays est littéralement assiégé par une multitude de problèmes, il se passionne pour une bêtise qui afflige le reste
de la planète, comme le fait remarquer Victor avec humour et en payant de sa
personne.
Nager en burkini
Victor Ginsburgh
La semaine dernière, après les singuliers événements qui se sont passés en
France, je suis allé nager en burkini dans une piscine à Molenbeque. Je veux dire : c’est moi qui m’étais
mis en burkini, pour cacher mes fesses et mes seins qui tombent, ma calvitie,
mes bourrelets et autres décorations que mon âge m’a accordées. Ce sont les
seules que j’ai, après avoir refusé, par écrit, toute autre décoration.
Après mes habituels trente allers-retours dans la piscine, je me suis senti
bien mieux, parce que je ne devais plus m’assurer que mon maillot avait
lâchement quitté mon corps, ce qui nuisait évidemment au record que j’avais
établi quand j’avais vingt ans, en nageant en simple bikini, que, par pudeur,
je n’osais plus mettre depuis bien longtemps.
Et puis, j’ai eu la chance d’avoir une burkinie qui nageait, bien mieux que
moi d’ailleurs, dans le couloir à ma gauche.
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