Victor Ginsburgh
Des recherches
récentes en psychologie et sociologie du vin ont montré qu’il existe une
connexion entre opinions politiques et comportements nocifs tels que
consommation excessive de vin. Ceux qui seraient politiquement orientés à
gauche boivent davantage que leurs « collègues » de droite.
Il est vrai que
le père de Karl Marx était l’heureux propriétaire d’un vignoble à Mertersdorf
dans les environs de Trêves (Allemagne). Ce vignoble existe toujours et produit
un pinot noir dont l’étiquette représente le barbu. Lors d’une visite au Karl
Marx Haus en 2008, j’ai acheté deux bouteilles de ce vin. J’en ai bu une (c’est
buvable, mais pas génial) et je garde la deuxième pour la boire le 5 mai 2018, date
du bicentenaire de la naissance du personnage. A moins que je ne choisisse le
25 mai 2014, jour des élections législatives en Belgique. Mais cela dépendra des
résultats de mon parti favori…
Marx est amateur
de vin depuis son jeune âge. En 1835, il a 17 ans, et entre à l’Université de
Bonn. Il devient membre d’un club de soiffards (la Taverne de Trêves), dont il sera
plus tard le président. Voici ce qu’il écrit :
« Etant originaire d’une région viticole et ex-propriétaire d’un
vignoble, j’apprécie bien la valeur du vin. Je pourrais même suivre la pensée
du vieux Luther qu’à qui n’aime pas le vin, rien ne réussit. »
On ne sait pas
trop s’il a continué à boire et à croire à ce qu’il avait fait quand il était
jeune, après avoir écrit le Manifeste
et le Capital.
Dans une étude
qui vient de paraître (1), les auteurs ont étudié la relation entre les
opinions politiques, et la consommation de bière, vin et autres boissons
alcooliques dans 50 états américains pour lesquels il existe un index politique
sur l’axe libéral-conservateur.
L’étude montre
que toutes autres choses étant égales, les consommateurs qui vivent dans des
états devenus plus libéraux au cours du temps (1960 à 2008), boivent plus que
ceux des états conservateurs (ce qui n’est pas étonnant, y a qu’à regarder la
tête des fanas du tea party). Mais c’est surtout la consommation de bière et
d’alcools qui a augmenté, alors que celle de vin a diminué.
Le pauvre Karl se
retourne dans sa tombe.
(1) Pavel Yakovlev and Walter
Guessford, Alcohol consumption
and political ideology: What’s party got to do with it?, Journal of Wine Economics 8 (2013), 335-354.
Amusant... et à ne pas prendre au sérieux, sans doute!
RépondreSupprimerSi cette étude était faite en Autriche, j'imagine que serait grand le nombre de gens d'extrême-droite qui aiment le vin ! (La bière aussi, sans doute.)
Et en France...