mardi 25 février 2020

Il faut plaisanter avec l’humour

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Etienne de Callataÿ et Victor Ginsburgh

Il y a quelques années, nous avons publié une Carte Blanche « Il ne faut pas char…rier ! » C’était dans le Soir du 22 février 2013. Elle venait en réponse à un journaliste du Soir, qui avait donné comme titre « Requiem pour l’humour belge » à son éditorial paru le 15 février 2013, suite à un char qui ne lui plaisait pas trop au Carnaval d’Alost.

Nous écrivions : « Un commentaire inspiré par le char du Carnaval d’Alost représentant sous le jour de l’Holocauste la déportation des francophones de Flandre est qu’il s’agirait là de l’expression de la fin de l’humour belge et, partant, de la confirmation de la séparation culturelle entre Nord et Sud de ce pays » et avions, pour nous y opposer, repris un extrait de cet éditorial : « Nous avons partagé tant bien que mal le territoire commun. Nous n’aimons pas les mêmes artistes (…) nous ne rions plus des mêmes choses » (1).

mercredi 19 février 2020

Comment justifier l'inégalité?

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Pierre Pestieau

Peut-on vivre sans inégalités ? En d’autres termes, peut-on concevoir une société où tous les hommes et femmes seraient effectivement égaux en opportunités, voire même en bien-être ? On sait que les sociétés ont de tout temps été inégalitaires. Dans un blog précédent (1), j’ai évoqué une série de travaux qui montrent que depuis Babylone non seulement les sociétés ont été inégalitaires mais que de surcroît le taux d’inégalité a été constant.

Ce qui a changé en revanche, c’est la justification que les pouvoirs en place ont donné de cette inégalité. Cette justification permettait de faire accepter par une grande majorité des disparités de revenus et de richesses. Sans cette justification, il y aurait de sérieux risques de désordres, voire des révoltes.

mercredi 12 février 2020

Le gruyère à trous est mort. Vive l’emmenthal

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Victor Ginsburgh

Ce qui prouve que ni le gruyère ni l'emmenthal
ne sont des fromages à trous
Plusieurs lecteurs de mon blog d’il y a quinze jours « Le plan du siècle : Un gruyère », m’ont expédié un ‘Pan sur le bec’, titre d’un petit coin(coin) du Canard Enchaîné. Ce n’est pas le gruyère qui est un fromage à trous, mais l’emmenthal. J’ai dû savoir cela, mais l’avais oublié. Et puis, de toute façon, qui aurait lu une page dont le titre aurait pu ou dû être « Le plan de paix du siècle : Un emmenthal ! ». 

Un ami suisse, historien d’art m’a écrit l’email savoureux qui suit :

« Tu n’en voudras pas à un citoyen helvétique un peu chauvin de te rappeler que ce n’est pas le gruyère mais l’emmenthal qui a des trous. Lorsque j’habitais Paris, à la crémière qui me disait, pour vanter sa marchandise : ‘c’est du vrai gruyère d’Emmenthal’, j'avais répondu :  ‘c’est comme le vrai bordeaux de Bourgogne’ ».

mercredi 5 février 2020

Ceux qui ne sont pas encore nés sont sans pouvoir (1)

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 Pierre Pestieau

Il y a plusieurs années, j’ai eu une conversation bizarre avec un ministre qui, à ma demande de relever les allocations des handicapés et des personnes très âgées, me répondit : « Mais cher ami. A quoi bon ? Ce ne sont pas ces gens-là qui vont manifester et bloquer la circulation ». L’épisode récent des gilets jaunes nous rappelle combien cette horrible remarque reste pertinente. Pour apaiser la colère des manifestants du samedi, le gouvernement français a fait une série de concessions, sans doute insuffisantes pour les intéressés, mais importantes du point de vue budgétaire. Or, comme il n’est pas question de relever les taux de prélèvements obligatoires, il n’y a pas mille façons de financer les quelque vingt milliards d’euros que représentent les diverses mesures prises en faveur des gilets jaunes, essentiellement les classes moyennes inférieures, et non les plus pauvres. La recette est toujours la même, à savoir s’en prendre à ceux qui n’ont pas la force politique de protester. A commencer par les générations futures. En effet une partie de ces milliards sera financée par un accroissement d’une dette publique déjà abyssale. Cela consiste à faire payer par ceux qui ne sont pas encore nés les dépenses des générations actuelles.