mardi 14 juin 2016

Nouvelle politique de la Banque Centrale Européenne. Mais merdRe où allons nous ?

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Victor Ginsburgh

La Tour Penchée de la BCE à Francfort
Comme le note le quotidien espagnol Expansión (1), Mario Draghi le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a une nouvelle baballe avec laquelle il peut jouer : Acheter sur les marchés des obligations (peu liquides et pas très bien notées par les agences) des entreprises de la zone Euro. Et L’Echo ajoute que dès le début [mercredi 8 juin] la BCE a acheté des titres « non spéculatifs, mais presque » et a « plongé les mains dans le cambouis » (2).

Etant donné la taille des achats que la Banque peut se permettre (jusqu’à € 20 milliards par mois), ces achats vont évidemment réduire le taux des emprunts pour ces entreprises (et pour l’ensemble des entreprises). Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué.

Qu’a donc acheté la BCE ? Je vous le donne en mille.

La mondialisation, un coupable bien commode

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Pierre Pestieau

Très souvent, les dérapages et les lacunes de l’Etat providence sont attribués à la mondialisation. Coupable rêvé des ses propres manquements. Le marché n’est d’ailleurs pas de reste. Il est tellement facile d’imputer à cette hydre sans tête des défaillances de gestion.

Des l’abord, il faut reconnaître que derrière ce terme de  mondialisation, on empile toutes une série de concepts : la mobilité des facteurs et la concurrence fiscale qui contraint l’Etat à des taux d’imposition plus faibles que ce qui semblerait souhaitable, les pratiques d’évasion et de fraude fiscales qui sont facilitées par la financiarisation de nos économies, l’immigration légale ou clandestine, le dumping social, l’incapacité de l’Europe à se doter d’une autorité qui puisse coordonner les politiques sociales et fiscales.

Quelque soit l’acception du terme « mondialisation », la question demeure la même : que faire devant ce phénomène qui s’impose à nous ? Au même titre que les inondations qui viennent de frapper nos contrées. Dans les deux cas, on peut certes trouver une part de responsabilité des hommes (réchauffement climatique dans un cas, signature naïve de traités libéraux dans l’autre). Mais pour l’essentiel, la responsabilité de ces phénomènes nous échappe ; en d’autres termes, nous n’aurions pas pu les éviter.

lundi 13 juin 2016

Jacques et Jean, l’impossible consensus

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Pierre Pestieau

J’ai lu ces derniers jours deux textes fort intéressants par deux de nos meilleurs économistes. Il y a d’abord le livre grand public de Jean Tirole (1), qui s’est fait violence pour expliquer à tout honnête homme sa conception de l’économie. Il y ensuite la longue interview que Jacques Drèze a récemment donnée au Soir (2).

Dans un chapitre qui n’est sans doute pas le meilleur de son ouvrage par ailleurs excellent (3), Jean Tirole discute du rôle de l’économiste dans la société. Il comprend que l’économiste doive descendre de sa tour d’ivoire pour mieux appréhender la réalité, pour compléter un salaire jugé insuffisant ou par attirance messianique ou narcissique pour les médias. Tout à la fois, il insiste sur les dangers de ces mélanges de genres.

mercredi 8 juin 2016

Brexit et détrônement de la langue anglaise

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Victor Ginsburgh

Si le Brexit se produit, il y aura aussi un effet, peu décrit à ma connaissance, sur l’importance et le rôle de la langue anglaise dans l’Union Européenne.

En 2005 (1), l’UE compte 489 millions d’habitants, dont 182,5 millions connaissent raisonnablement bien l’anglais ; les autres langues les plus utilisées dans l’UE sont l’allemand (128,5 millions), le français (100,7 millions) l’italien (68,4 millions) l’espagnol (57,2 millions) et le polonais (43,5 millions). Ces chiffres tiennent compte des populations pour lesquelles ces langues sont maternelles et de ceux qui l’ont apprise comme langue étrangère (1).

Le Tableau 1 reproduit les détails pour chacune de ces langues. Les trois premières lignes donnent le nombre de locuteurs de la langue maternelle, de la langue acquise et le total. La ligne « locuteurs en GB » concerne ceux qui parlent les six langues en Grande Bretagne : l’anglais est maternel, les autres langues acquises. Ceci nous permet de calculer, dans la dernière ligne, le nombre de locuteurs qui restera dans l’UE en cas de Brexit.

Tableau 1: Nombre de locuteurs (en millions)















Anglais
Allemand
Français
Italien
Espagnol
Polonais














Langue maternelle
64,1
91,2
65,0
58,5
43,0
38,3
Langue acquise
118,4
37,3
35,7
9,9
14,2
5,2
Total
182,5
128,5
100,7
68,4
57,2
43,5







Locuteurs en GB
60,0
1,1
5,4
0,6
1,2
0
Locuteurs UE si Brexit
122,5
127,4
95,3
67,8
56,0
43,5







Notes: Pays où la langue est maternelle: Anglais: Grande Bretagne et Irlande; Allemand: Allemagne, Autriche, Luxembourg; Français: France, Belgique, Luxembourg; Italien: Italie; Espagnol: Espagne; Polonais: Pologne.

jeudi 2 juin 2016

J. M. Coetzee, Prix Nobel de Littérature au Festival Palestinien de Littérature

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Victor Ginsburgh

Ce matin, La Libre a publié côte à côte deux articles sur la situation en Palestine-Israël. Sur la page de gauche, un article de M. Guigui, Grand Rabbin de Bruxelles, sur la page de droite, mon article. C’est un hasard qui tombe bien pour moi, parce qu’il sera lu, sans doute à peu près autant que celui de M. Guigui.

L’article du Rabbin est intitulé « Si je t’oublie Jérusalem.. » et contient les intertitres suivants :

« Une récente résolution de l’Unesco vise à effacer toute légitimité historique, géographique et géopolitique à l’Etat juif. Opposons-nous à cette falsification de l’histoire. Il existe des procédures d’annulation de résolution onusienne » et

«  Pourquoi n’a-t-on pas entendu la voix de nos frères chrétiens dénoncer cette atteinte honteuse à l’histoire juive et chrétienne ? Pourquoi le Souverain pontife est-il resté étrangement muet ? ».

Mon article s’intitule « Un prix Nobel entre Afrique du Sud et Jérusalem » ; il est accompagné des intertitres suivants :

« En Afrique du Sud, un homme, Frédéric de Klerk, s’est levé contre la ségrégation. En Israël, un homme, Benjamin Netanyahou, vient de nommer un extrémiste au poste de ministre de la Défense »
et

« 1948-1991 : Quarante-trois ans de massacres et de terreur exercée par les Blancs sur les Noirs. 1967-2016 : quarante-neuf ans d’occupation et de terreur exercée par le Juifs sur les Arabes de Palestine et d’Israël ».

***
Voici le texte complet de mon article.

Quelle assurance dépendance ?

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Pierre Pestieau

Il existe de par le monde différents types d’assurance dépendance. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire dans des blogs précédents, le marché de l’assurance dépendance est peu répandu. En Belgique, il est quasiment impossible de trouver un assureur qui offre un contrat d’assurance dépendance. Les assureurs se plaignent de la faiblesse de la demande et les assurés potentiels se disent insatisfaits de l’offre qui leur est faite, particulièrement des formules de compensations existantes qu’ils trouvent chères et peu assurantielles.

Il existe différentes formules de mécanismes de compensation. J’en retiendrai quatre : (i) la formule forfaitaire; (ii) la formule indemnitaire; (iii) le remboursement avec franchise et (iv) le remboursement à durée limitée. Dans le cadre d’une assurance forfaitaire, la personne dépendante reçoit en compensation une somme fixe, dont le montant dépend de la gravité estimée du sinistre et des primes versées. Elle est libre d’utiliser ce montant à sa guise. Rien ne garantit qu’il suffise à la réparation du dommage, à savoir financer les coûts divers de la dépendance. En général ces montants forfaitaires sont nettement insuffisants. Une personne qui réside dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD en France ; MRS en Belgique) coûtant 4000 euros par mois en recevra au mieux le quart (1). La formule forfaitaire est largement pratiquée en France.