Pierre Pestieau
Je dois avouer une faiblesse; je suis accroc des débats politiques télévisés,
débats entre journalistes, experts ou hommes politiques. Récemment, la faculté
m’a assigné à résidence et j’ai eu le loisir d’en regarder jusqu’à saturation. Je
parle surtout des débats qui ont tourné autour des primaires de droite puis de
gauche en France.
A l’occasion de ces débats, je me suis trouvé agacé, irrité, par tous ces futurologues
à la noix qui vous parlent d’une entrée dans l’ère post-industrielle, post-moderne,
robotique, digitale, numérique, etc., d’une révolution qui bouleverserait nos
vies et qui serait la conséquence d’internet. Cette thématique fait dire à nos débateurs
n’importe quoi; ils se prennent soudain pour des devins ou des voyants.
Je commencerai par une anecdote montrant à quel point des gens raisonnables
peuvent perdre la tête dès qu’il s’agit de la révolution numérique. Lors de la
campagne présidentielle américaine qu’il perdit sur le fil Al Gore n’hésita pas
à se présenter comme l’inventeur de l’internet. Deux décennies plus tard, c’est
François Fillon qui s’est laissé aller dans le même fantasme.