mercredi 29 avril 2015

Par les temps qui courent…

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Victor Ginsburgh
Kamel Daoud

Lisez avec respect ce qu’écrit Kamel Daoud, écrivain et journaliste au Quotidien d’Oran, oui, vous avez bien lu : Oran en Algérie. Lisez très lentement cette chronique si précieuse par les temps qui courent, et quelle que soit la religion à laquelle vous pensez. Sa chronique a pour titre ‘Il faut être laïc pour sauver la religion’ (1) :


vendredi 24 avril 2015

Le coût de la solitude

2 commentaires:
Pierre Pestieau

Le Bureau fédéral du Plan et la Direction générale Statistique viennent de mettre à jour leurs perspectives démographiques (1). Une de leurs prévisions les plus intéressantes est la croissance rapide des ménages isolés. Les Belges vivraient de plus en plus vieux mais aussi de plus en plus seuls. L’espérance de vie à la naissance passerait de 77,9 ans en 2013 à 86,3 ans en 2060 pour les hommes et de 82,9 ans à 88,4 ans pour les femmes. L’espérance de vie à 65 ans passe de 17,2 ans en 2013 à 23,3 ans en 2060 pour un homme et de 20,6 ans à 25,1 ans pour une femme.

Le nombre de ménages isolés augmente de 50% en 2060 par rapport à 2014. Cette hausse s’explique par le vieillissement de la population mais également par l’augmentation du nombre d’individus d’âge actif vivant dans un ménage d’une personne (par choix, ou suite à une séparation).

jeudi 23 avril 2015

Comment nos autorités améliorent la circulation, suivi de quelques suggestions

2 commentaires:
Victor Ginsburgh

Je commence par quelques titres de journaux parus durant ces derniers mois et me livrerai ensuite à des suggestions intéressantes pour faire encore mieux.

« Au cours des six premières semaines de l’année 2015, les files sur les autoroutes belges se sont fortement allongées (1) ».

« La taxe sur les camions de 3,5 tonnes qui traverseraient (noter le conditionnel) Bruxelles plutôt que de la contourner permettra de diminuer le nombre de kilomètres de poids lourds sur les voieries de la Région bruxelloise d’environ 4% (2) ».

jeudi 16 avril 2015

Le dictionnaire de la rature (pour économistes)

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Victor Ginsburgh

Un petit Dictionnaire de la rature vient de paraître et je vous conseille de le lire (1). Courez, il ne coûte que € 9,80. En voici quelques extraits, bons pour les économistes et ceux qui les fréquentent (et qui ont raison de les trouver infréquentables). Une seule définition ne vient pas du Dictionnaire, vous devinerez sans peine de laquelle il s’agit.

Consultant [Aide au développement]. Le consultant affiche une modestie qui double ses honoraires et le dégage de toute responsabilité sur l’issue de sa mission. On le distingue facilement à l’inclinaison de sa tête et à ses yeux baissés. Il ne prend pas de notes.

Culture. Décharge communale non gardée, où les institutions internationales de développement entassent toutes les formes de résistance non expliquée des sociétés soumises à leurs programmes.

Développement [XXe siècle]. Processus volontaire de la soumission. Euphémisme pour « esclavage ».

Ecologie. … Eve n’aurait jamais dû laisser traîner son trognon sur la pelouse, ni Caïn dans les champs les restes de son frère — lequel Abel n’est pas très clair non plus dans la gestion des fumées et des cendres. Nous en payons toujours le prix, et l’écologie est notre chemin de croix.

dimanche 12 avril 2015

La voiture de société, une double aberration

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Pierre Pestieau

Je viens de passer 3 semaines à Osaka, ou plus précisément dans la banlieue qui s’appelle Toyonaka et qui abrite l’un des campus de l’Université d’Osaka. Ce qui m’a frappé c’est que les participants aux séminaires et colloques auxquels j’ai assisté venaient tous en transports en commun. Ils venaient pourtant parfois de loin, de Kobe, de Kyoto. Ils devaient prendre plusieurs correspondances mais me disaient-ils le train est plus rapide, plus confortable et moins cher que la voiture individuelle. J’ai pris moi-même ces trains et je suis impressionné par leur fréquence, leur ponctualité, leur propreté et la qualité des informations annoncées par haut-parleur ou affichées sur des panneaux digitaux (en  anglais et bien sûr en japonais).

vendredi 10 avril 2015

Longue vie à l’Iran : Je suis un homme heureux (*)

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Victor Ginsburgh

Je suis heureux pour trois raisons.

La première est qu’un accord préliminaire sur la réduction drastique des activités nucléaires pouvant mener à l’armement atomique de l’Iran contre la levée des sanctions imposées par les Etats-Unis, l’UE et bon nombre d’autres pays contre l’Iran a finalement été conclu la semaine dernière à Lausanne. Le New York Times (1), qui pourtant n’était pas particulièrement chaud il y a quelques semaines, parle de cet  accord « comme une des plus importantes réalisations de la politique étrangère américaine ». Faut dire que les « réalisations » qui précédaient, notamment la guerre en Irak (un million de morts) et en Afghanistan (220.000 morts), dues au génial George W. Bush, rendent la comparaison aisée (2). Il n’a pas été nécessaire de « bombarder l’Iran » comme le proposaient certains cinglés.


Rien, cependant, ne dit que c’est gagné au sens où le Président Rouhani devra convaincre les mollahs iraniens, et Obama devra convaincre ses propres mollahs, les membres républicains flanqués de certains démocrates, de ne pas exiger que le Congrès se mêle de l’affaire en organisant un vote (qui ne peut être que négatif) sur l’accord final attendu en juin. Et, qu’en outre, la version iranienne du préaccord ne correspond pas en tous points à la version de l’autre camp (Etats-Unis en tête, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et UE) (3).

jeudi 2 avril 2015

Pois(s)on d’avril

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Victor Ginsburgh

Le débat passionne, poissonne ou empoisonne, selon les cas. Les médecins vous conseillent un peu de poisson chaque semaine, ou encore de varier les poisons. Rien ne semble tout à fait rassurant sur le plan de la santé.

Mais c’est pire sur le plan de l’écologie. Les bovins nous collent plein de gaz de serre durant leur broutage quotidien, les porcs nous emmerdent avec leur lisier : En France en 2002,  « les déjections d’élevage animal incluant fumiers et lisiers représentaient 275 millions de tonnes, soit la moitié du total des déchets produits (570 millions de tonnes) ». Heureusement, continue l’article, les fumiers et lisiers sont constitués d’eau à plus de 90 pour cent (1).

Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas manger des animaux qui vivent dans l’eau, au moins ils ne salissent pas notre bonne vieille terre, même s’il ne s’agit que de 10 pour cent, tandis que 90 pour cent retournent dans nos nappes phréatiques, et sont aussitôt re-pompés pour servir d’eau pétillante ou plate, à 5 euros la bouteille dans les bistrots. C’est quand même sympa et instructif d’apprendre que le demi litre d’eau de fumier ou de lisier se vend au prix de 5 euros.

Mais il y a pire. Je viens de lire un long article sur les pêcheries indonésiennes, utilisatrices d’esclaves. L’article commence plutôt « fort » (2) :