jeudi 30 novembre 2017

Le miraculeux multiplicateur

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Pierre Pestieau

A plusieurs reprises, dans notre blog, Victor et moi nous sommes gaussés de l’effet multiplicateur que nos hommes politiques invoquaient pour justifier des dépenses injustifiables. Qu’il s’agisse du Circuit de Francorchamps, de Mons Capitale européenne de la culture ou de tel ou tel festival, on nous expliquait qu’un euro dépensé rapporterait 4 à 6 euros à la région, à la nation, au monde. C’est quasiment aussi bien que la multiplication des pains. Le multiplicateur est aussi invoqué pour arrêter ou ralentir la fermeture de centrales électriques ou de casernes. Il s’agit alors de calculer et d’opposer le gain financier qu’entraînent ces fermetures et les pertes d’emplois qu’elles provoquent. 

É.e.s et la féminisation de la langue françaiseLa t

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Victor Ginsburgh

Reconstruction de le Tour de Babel
Il y a des langues qui ont de la chance. L’anglais par exemple. Presque tous les noms communs sont neutres à quelques exceptions près comme celle de ship (bateau), dont on dit she sails out (elle quitte le quai, ou encore, elle met les voiles). Mais directeur.e s’écrit et se dit director, professeur.e ou écrivain.e s’écrivent professor et writer, et droits de l’homme se dit human rights. Il n’y a donc rien à changer dans la grammaire et l’écriture de l’anglais. Et s’il est question d’un pupil (un.e élève), on écrira, dans le cours du texte de temps en temps un she et de temps en temps un he pour indiquer que cela pourrait être une fille, mais aussi un garçon. Chacun.e a sa chance. Victor Margueritte avait d’ailleurs déjà inventé le mot garçonne dans son livre éponyme qui date de 1920.

jeudi 23 novembre 2017

Immigrants. On n’en parle plus beaucoup…

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Victor Ginsburgh

Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien pour eux. Les canots pneumatiques confortables qui viennent de Libye voguent agréablement sur la Méditerranée et sont bien remplis. C’est bien la preuve qu’ils préfèrent venir sur nos rivages enchantés que de se faire vendre lors d’enchères d’esclaves. Pour quelques $400 (1), c’est quand même moins cher que le prix du Leonard de Vinci, qui s’est vendu à $400 millions. Qui va s’en plaindre ?
 
Comme l’écrit Frédéric Boyer (2) : « La vieille question obsédante revient en force, celle de l’enfance de l’humanité, de l’enfance de toute personne. Le ramassage des cadavres s’accélère. Les morts nous appellent à l’aide. La Méditerranée, ma Méditerranée, est un linceul ».

La langue d’Esope

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Pierre Pestieau

La numérisation (on parle aussi de digitalisation) et la robotisation sont pour nos états providence comme la langue d’Esope, la meilleure  et la pire des choses. La meilleure parce qu’elles permettraient une plus grande efficacité dans la perception des prélèvements obligatoires et dans l’allocation des prestations. La pire parce qu’elles pourraient entrainer un accroissement des inégalités et de nombreuses occasions d’éviter la protection sociale.


mercredi 15 novembre 2017

Mourir drogués, mais légalement

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Pierre Pestieau

Au milieu des affaires politico-judiciaires qui défrayent l’actualité aux Etats Unis, il y a le scandale des médicaments antidouleur à base d’opiacés, à l’origine d’une vague d’overdoses. Plusieurs dirigeants de laboratoires pharmaceutiques sont poursuivis pour avoir dissimulé les risques de dépendance qui peuvent se révéler et conduire à une surconsommation mortelle. La justice leur reproche notamment d’avoir pratiqué un marketing agressif auprès de praticiens qui pouvaient ne pas être des spécialistes dans ce domaine. Ce scandale, motivé par la recherche effrénée du profit ne devrait pas nous étonner plus que les autres.

La porte du Paradis

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Victor Ginsburgh

« Si l’on croit qu’il y a un ensemble de règles pour les riches et un autre pour les pauvres, c’est bien parce que c’est le cas » (Editorial du Guardian, 6 novembre 2017).

Dans son article paru dans Le Soir du 8 novembre, Paul de Grauwe s’en prend à l’optimisation (ou évasion) fiscale qui n’est, bien malheureusement, pas illégale comme l’est la fraude fiscale, mais il ne propose pas de solutions pour lutter contre le phénomène, tout en écrivant qu’elles sont à l’étude. Un vœu pieux de mon collègue Paul.

Je doute que quoi que ce soit puisse être sérieusement à l’étude. Comme je l’ai entendu dire par le juge d’instruction belge Michel Claise le 7 novembre sur les chaînes de la RTBF, même les fraudeurs, et surtout s’ils sont gros et bien nourris, ne sont guère poursuivis, parce que les agents pour le faire sont trop peu nombreux. Faire croire que la fraude est poursuivie a dit haut et fort Michel Claise est « une escroquerie intellectuelle ». Voir notamment https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-fraude-fiscale-et-les-paradise-papers-au-centre-du-debat-d-a-votre-avis?id=9757688

jeudi 9 novembre 2017

La sécession n’est pas le diable dont on parle aujourd’hui

3 commentaires:
Victor Ginsburgh

Le referendum et la lutte des pour et des contre la « sécession » catalane m’a forcément fait penser à un article de Jacques Drèze publié en 1993 (1), in tempore (presque) non suspecto. J’ajoute le « presque » parce qu’il n’était pas encore beaucoup question de sécession dans ce qui allait devenir le 1er novembre 1993 l’Union Européenne, bien plus petite qu’aujourd’hui, puisqu’elle était formée de douze pays seulement, dont l’Espagne.

« Presque » aussi, parce les régions de l’ex-Yougoslavie divisée aujourd’hui en Bosnie-Herzégovine, Slovénie Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Kosovo étaient, depuis 1991 déjà, en train de se déchirer avec beaucoup de violence. Par contre la séparation officielle le 1er  janvier 1993 de l’ancienne Tchécoslovaquie en deux pays, la République tchèque et la Slovaquie s’est déroulée sans mal. Les deux pays sont devenus membres de l’UE en 2004. Il faut ajouter que la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie étaient des pays relativement jeunes dont les premières traces datent de 1918.

mardi 7 novembre 2017

La désinformation ne connaît pas de frontières

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Pierre Pestieau
Dans un discours récent, Donald Trump faisait part de tout le mal qu’il pensait des droits de succession qui, notons-le, ne sont perçus aux Etats Unis qu’au-delà de 5,49 millions de dollars (10,98 millions pour les couples mariés). Dans son discours, il a pris l’exemple d’une cultivatrice du Nord Dakota, prénommée Julie. Il a déclaré : Comme beaucoup de cultivateurs.trices (1), Julie s'inquiète de cet « impôt sur la mort » (c’est ainsi que les républicains qualifient les droits de succession ; en anglais, on parle de death tax) qui l’obligera à mettre fin à son entreprise familiale et l'empêchera de la transmettre à ses enfants. C'est une taxe dévastatrice. Julie rassurez vous. Nous n'allons pas permettre que l'impôt sur la mort ou les droits de succession, peu importe comment vous les appelez, viennent briser le rêve américain.