Pierre Pestieau
Les médias nous alertent régulièrement sur la préoccupante situation de la santé mentale dans nos pays. Un récent rapport de Sciensano (1) révèle qu’en Belgique, environ 1 adulte sur 10 souffre d'un trouble de santé mentale tel que l'anxiété ou la dépression. Chez les enfants de 2 à 18 ans, environ 1 sur 10 présente des difficultés psychologiques ou comportementales nécessitant un suivi professionnel. Ces chiffres révèlent une souffrance souvent dissimulée et posent un véritable défi, car ils ont un impact économique significatif difficile à quantifier.
Une étude américaine apporte des éclairages intéressants à ce sujet (2). Selon cette étude novatrice, les maladies mentales coûtent 282 milliards de dollars par an à l'économie américaine, soit l'équivalent d'une récession économique moyenne. Cette estimation, représentant environ 1,7 % de la consommation nationale, dépasse de 30 % les évaluations antérieures du coût global des maladies mentales. Contrairement aux études précédentes qui se concentraient sur la perte de revenus et les coûts de traitement, cette nouvelle étude prend en compte diverses autres conséquences économiques négatives associées aux maladies mentales, telles que la diminution de la consommation, des investissements et le choix d'emplois moins exigeants chez les personnes affectées.
Au niveau national, plus de 20 % des adultes vivent avec une maladie mentale, dont environ 5,5 % souffrent de formes graves. D'après l'étude, fournir des services de santé mentale à tous les jeunes de 16 à 25 ans atteints de troubles mentaux engendrerait des bénéfices sociaux équivalant à 1,7 % de la consommation globale. Les chercheurs modélisent la maladie mentale comme un état de pensées négatives et de rumination, renforcé par le comportement. En conséquence, les patients travaillent, consomment et investissent moins, ce qui aggrave leur état en les empêchant parfois de suivre un traitement adéquat.
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