Victor Ginsburgh
Armageddon est le lieu prophétique d’une réunion d’armées pour une bataille entre le bien et le mal qui marquerait la fin des temps.
En 609 av. J.-C., le roi Josias du Royaume de Juda est vaincu et tué sur la colline fortifiée de Megiddo par un pharaon du joli nom de Nekao. Alors que le Dieu des défenseurs de Megiddo était censé les protéger, cette défaite est ressentie comme une catastrophe, et c'est en son souvenir que le terme Armageddon est ensuite employé pour qualifier une destruction totale (*).
Rod Buntzen, auteur de « The Armageddon Experience », a publié un article (**) sur ce que serait une guerre nucléaire dont M. Poutine nous a menacé. Je dis bien « nous », parce que lancer une telle bombe sur l’Ukraine, c’est la lancer sur nous aussi. En 1958, Rod Buntzen a assisté à une détonation d’une arme nucléaire de près de 9 mégatonnes lancée sur un des fameux atolls, dont Bikini, où on s’amusait à expérimenter. Soixante-trois ans après, il se rappelle de ce que c’était. Les effets du choc ont été immédiats et sont inimaginables. Le procédé de fission-fusion se produit en un millionième de seconde. « Je regardais », écrit-il, « à une distance de 30 kilomètres et voici des images que j’ai vues et de ce que nous pourrions voir. »
Il faut reconnaître que la beauté des photographies est exceptionnelle. Mais espérons que notre monde se débarrasse le plus vite possible des nuages atomiques en pensant au poème L’Etranger de Charles Baudelaire (***) qui se termine par
« Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »
(*) Voir Armageddon, Wikipedia.
(**) Rod Buntzen, This is what it’s like to witness a nuclear explosion, The New York Times, March 27, 2022.
(***) Charles Baudelaire, L’Etranger, dans Petits poèmes en prose, 1869.
formidable Baudelaire
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