Pierre Pestieau
Il y a peu, je regardais sur France 2 le débat de « Ce soir (ou
jamais !) » consacré au chômage (1). Je ne pensais pas
apprendre grand-chose sur une question aussi complexe, mais je me réjouissais de
voir le style des bretteurs que Frédéric Taddeï avait conviés
sur son ring hebdomadaire.
A ma droite, Nicolas Baverez, économiste et historien, Natacha Valla, ancienne chef
économiste chez Goldman Sachs, et Philippe Manière, économiste libéral ; à
ma gauche, Christophe Ramaux, membre des « Economistes atterrés », Jacques
Sapir, économiste et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes , et
Philippe Askenazy, économiste à l’Ecole d’Economie de Paris. Un combat de coqs,
doublé d’un vrai dialogue de sourds sans surprise. La droite était en faveur de
la rigueur budgétaire et de la nécessité de baisser les coûts du travail avec certaines
variantes : le déclinisme (2) chez Baverez et le libéralisme dogmatique
chez Manière. A gauche, il y avait plus de variété. Pour Sapir, le coupable
était l’euro et la solution était donc d’en sortir. Pour Ramaux, il fallait
relancer la demande. J’ai la faiblesse de penser qu’Askenazy se montrait le
plus sensé de tous en adoptant une ligne médiane. Il était certainement le plus
modéré, mais on pourrait me taxer de corporatisme.