jeudi 8 mai 2025

Une étude révèle que les perruches ont des régions productrices de langages qui ressemblent aux nôtres

Ella Jeffries, Science News, 21 mars 2025

Pendant ma vie passée en Afrique (1939-1957), j’ai vécu avec trois perroquets qui étaient bien plus grands que les perruches. Deux d’entre eux grimpaient dans mon lit de grand matin et m’ont souvent grignoté les doigts et même les oreilles. Je n’ai été mordu qu’unseule fois. Comme vous le voyez, je suis heureusement encore là, mais sans mes bavardages avec mes perroquets hélas... (Victor Ginsburgh)



Les perroquets et les perruches fascinent depuis longtemps les humains en imitant leur parole. De nouvelles recherches pourraient aider les scientifiques à mieux comprendre le fonctionnement de la parole chez l'homme, en particulier dans les cas de troubles de la parole.


Pour étudier comment les perruches traitent et produisent des sons semblables à ceux des humains, des chercheurs se sont concentrés sur une région du cerveau, qui joue un rôle essentiel dans le contrôle de la production vocale. Ces chercheurs ont découvert que différents modèles neuronaux dans cette région correspondent à différents sons – un processus qui reflète la façon dont le cerveau humain encode la parole.


L'étude s'ajoute à un nombre croissant de recherches sur la cognition animale, soulignant que les oiseaux peuvent posséder des processus neuronaux plus avancés qu'on ne le croyait. Les perroquets sont déjà connus pour leur mémoire impressionnante, mais cette nouvelle découverte remet en question l'hypothèse selon laquelle le contrôle vocal complexe est propre aux humains.



Un chercheur de l'Université Rockefeller souligne l'importance de la découverte, et montre que l'activité neuronale et le comportement vocal associé sont plus proches entre perroquets et humains qu’entreperroquets et oiseaux chanteurs.


Les similitudes entre les cerveaux humains et les cerveaux de perruches suggèrent que ces deux espèces pourraient avoir développé des stratégies neuronales comparables pour l'apprentissage vocal, bien qu'elles soient séparées par des millions d'années d'évolution.


La recherche pourrait avoir des applications pratiques pour la santé humaine. En comprenant mieux comment le cerveau organise la production vocale des perruches, les chercheurs espèrent obtenir de nouvelles connaissances sur les troubles de la parole humaine, tels que l'aphasie et la maladie de Parkinson.


« De telles études promettent de faire progresser les thérapies orthophoniques et inspirer les technologies d'interface cerveau-ordinateur », écrit un neuro-scientifique de l'Université du Delaware.


Une équipe de la New York University travaille avec des chercheurs en apprentissage automatique pour tenter une « traduction » des vocalisations des perruches. Si ces chercheurs sont couronnés de succès, leurs travaux pourraient fournir des informations plus approfondies sur la question de savoir si ces oiseaux communiquent vraiment lorsqu'ils imitent la parole humaine.

 

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