Pierre Pestieau
Il y a quelques mois je
me trouvais à Nairobi. Je travaillais avec quelques collègues et une vingtaine
de chercheurs de l’Afrique subsaharienne qui nous présentaient leur travail. La
moitié d’entre eux étaient des jeunes femmes. Plusieurs d’entre elles consacraient
leur recherche aux choix qui s’effectuent au sein du ménage. Ces choix portent sur
l’éducation, la nutrition et la vaccination des enfants, sur la participation
des femmes au marché du travail ou encore sur le contrôle des naissance. Au
cours de ces présentations, il n’a jamais été question du sort que connaissent
une majorité de femmes africaines, particulièrement en Afrique francophone.
Ce n’est que récemment
que j’ai découvert l’ampleur de ce que l’on appelle pudiquement des pratiques
nuisibles. Les trois pratiques qui m’ont le plus choqué sont l’excision, le
mariage des enfants et le repassage des seins. Ces pratiques concernent dans
certains pays plus de la moitié des femmes. On pourrait compléter cette
sinistre liste par les crimes de sang.
La
pratique la moins connue est sans nul doute le repassage des seins. Pratique traditionnelle que l’on retrouve notamment au Cameroun, au Togo et en
Guinée. Le but est de freiner le développement de la poitrine des jeunes filles
par un “massage” réalisé avec des objets chauffés (pierre à écraser, pilon,
spatule...) ou non (herbes, serre-seins...). Moins médiatisée que l'excision, cette
pratique est cependant toute aussi traumatisante pour les victimes que ce soit
sur le plan physique ou psychologique. Son but avoué est de protéger les filles
des regards masculins mais au-delà même de ces regards, de les protéger d’une
grossesse précoce ou d’un éventuel viol.
Les organisations
internationales ne s’intéressent pas beaucoup à ces pratiques si ce n’est sous
l’angle économique. Jamais sous l’angle éthique qu’elles considèrent comme trop
risqué. Ainsi la Banque Mondiale a publié récemment un rapport (1) sur les
gains qu’entraînerait l’abandon des mariages d’enfants. Ces gains pourraient
pourraient se chiffrer à plus de 500 milliards de dollars par an d’ici 2030. On
peut déplorer cette approche purement financière d’un problème qui est avant
tout moral, mais si cela permet de renoncer à ces pratiques nuisibles, pourquoi
pas ?
Bonjour Pierre Pestieau ! Je ne vous connais pas, je vous lis régulièrement grâce à Victor. Je ne connaissais pas plus cette horrible pratique qu'est l'écrasement des seins et en déplore l'existence. Toutes ces pratiques, qui finalement ne concernent et n'atteignent que la femme, et ce depuis sa plus tendre enfance, ont été instaurées par des hommes au nom de quel principe, le fétichisme, … ? Jamais, je ne le crains, on arrivera à l'enrayer par ces peuples laissés entre eux. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus, mais pour mes sœurs africaines, je souffre. Bien à vous. Mes amitiés à Victor.
RépondreSupprimerThere is no shortage to the evil things people do for money. Circumcision is by no means a traumatic experience, breast ironing seems barbaric though. What is the point of slowing down the girls' development?
RépondreSupprimerhttps://aab-edu.net/