Victor Ginsburgh
Kevin Kelly, le fondateur de la revue Wired
(fondée en 1993, 850.000 exemplaires par mois) s’intéresse à manière dont les nouvelles technologies
Fresque de Michel Ange (détail) |
Elles ne pourront cependant pas, dit Kelly, nous battre dans ce que nous
faisons sans en prendre conscience : « développer nos goûts et
affections, nous imiter les uns les autres, être émus, éprouver des sentiments
moraux ». Mais presque…
Dans son livre Love and Sex with
Robots publié en 2007, David Levy soutient qu’en 2050, faire l’amour avec
un ou plusieurs robots (enfin des parties fines sans témoins, mais DSK ne sera
plus là pour en profiter) ne sera plus que de la simple routine.
Cet ouvrage « explore de façon complète le futur des humains et des
robots, en particulier de leurs interactions dans la chambre à coucher ainsi
que les détails des gadgets liés à l’internet, qui permettront de transmettre
de véritables contacts physiques » (2). Un gadget appelé le kissinger (il ne
s’agit évidemment pas du diplomate américain, mais d’un mot formé à partir de
‘kissing’ et de la terminaison ‘er’, et que l’on est tenté de traduire par
‘embrasseur’) existe déjà. Mis au point par Adrian Cheok professeur
d’informatique (en fait de ‘pervasive computing’) à la London City University,
le kissinger transmet par téléphone portable la douceur des lèvres d’un baiser
posé par un individu sur l’écran de son portable et que celui (ou celle) à
l’autre bout de la conversation pourra savourer en posant ses lèvres sur son
propre écran du portable. Plus que six mois d’attente, le kissinger sera
disponible mi-2015.
Bonne chance |
Levy et Cheok se sont associés pour créer un robot qui permettra à la fois
le sex-chat et l’amour artificiel. Ce robot aura tout ce qu’il faut :
chaleur corporelle, parole et organes génitaux au choix du ou de la cliente.
Complètement dépassées les poupées gonflables de notre enfance ; même
les plus modernes en silicone « de plus en plus réalistes et au point de
devenir de véritables compagnes pour certains [et certaines ai-je envie
d’ajouter] » (3) : prix de départ, 6,400 euros avec plein de
possibilités de personnalisation, depuis les poils pubiens à la couleur du
vernis à ongles. Et transportables à condition de voyager en classe
business : elles pèsent quand même 35 kg.
Une avancée très remarquable. Et lorsque, comme vient de le dire le physicien Stephen Hawking dans une
interview (4), l’intelligence artificielle aura fait disparaître l’espèce
humaine de la terre, les poupées gonflables et les robots pourront enfin s’aimer entre eux sans
être vus…
(1) Kevin Kelly, The three breakthroughs that have finally
unleashed artificial intelligence on the world, Wired, 27 October 2014. http://www.wired.com/2014/10/future-of-artificial-intelligence/
(2) Jacob James, I believe that it will become perfectly normal
for people to have sex with robots, Newsweek,
23 October, 2014. http://www.newsweek.com/2014/10/31/sex-robots-278791.html
(3) La poupée gonflable du futur, Le Vif, 24 novembre 2014. http://www.levif.be/actualite/insolite/la-poupee-gonflable-du-futur/article-normal-354679.html
(4) http://www.ign.com/articles/2014/12/03/stephen-hawking-warns-of-the-dangers-of-artificial-intelligence
ta photo (où l'as-tu trouvée?) parodiant la belle image du plafond de la chapelle sixtine, me donne froid dans le dos. A rebours, les poupées gonflables que l'on trouvait sur le marché d'Amsterdam (mais que j'ai pas achetées ... vu qu'à l'époque il ne manquait pas de poupées gonflées!) semblent humaines. Ton humour vaut toujours tout l'or (l'amour) du monde!
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