Victor Ginsburgh
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| Artemisia Gentilleschi (1593-1656) Mise à mort de DT |
Trump a dit de
Stephanie Clifford qu’elle avait une « face de cheval ». Il faut
reconnaître que c’est elle qui avait commencé en suggérant que le sexe de
Donald ressemblait à un champignon. Et il a dû lui payer $ 130.000 pour qu’elle
se taise sur le reste dont on se demande bien ce que cela peut être (1).
Durant la
campagne électorale, il a dit de Carly Fiorina, une rivale dans la compétition
à la présidence : « Oui, bien sûr elle est une femme, et je ne suis
pas censé dire de choses méchantes, mes amis. Mais quand même, regardez-là,
êtes-vous sérieux ? Pensez-vous vraiment qu’elle puisse devenir notre
prochain Président ? »
A plusieurs
reprises, il a accusé des femmes d’être « laides et grasses, d’avoir une
tête de cochon ou de chien » et il appelait les électeurs à ne pas voter
pour elles. Il trouve Arianna Huffington, la fondatrice du HuffPost « peu
attrayante à l’intérieur comme à l’extérieur ». De Kim Novak, il a twitté
qu’elle « devrait faire un procès à son chirurgien-plasticien ».
Rappelez-vous
qu’avant les élections, il avait dit que c’est par leur chatte qu’il fallait
attraper les femmes (grab’em by their pussy). Lors d’un débat politique avec
Trump, Hillary Clinton a discrètement disparu du podium pendant quelques
instants. Il a fait applaudir son public en déclarant : « Je sais où elle
est allée, c’est dégoûtant. Je ne veux pas en parler, c’est trop dégoûtant. Ne
dites rien, c’est dégoûtant ».
Dans un autre
débat, il a dit de la modératrice (qui était pourtant journaliste à Fox News)
qu’elle « était méchante avec lui parce qu’elle avait ses règles ».
Le lendemain, il a renchéri : « Vous pouviez voir du sang qui lui
sortait aussi des yeux. Du sang lui venait de partout ».
Et après son
élection, il s’est moqué en public d’une speakerine de MSNBC expliquant qu’elle
avait un « QI très faible », et que « son visage saignait parce
qu’elle sortait d’un lifting ».
Tout en ayant voté davantage contre Trump (2), les femmes,
qui devraient être horrifiées par ses sorties répugnantes, sont encore bien trop
nombreuses à voter pour les Républicains.
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Heureusement, il
y en a au moins une qui ne regarde pas Trump mais Macron. La photo ci-contre
montre Angela assise entre Donald et Emmanuel. Celui-ci met tendrement la main
sur le genou d’Angela, et Trump les observe. Ce n’est pas moi qui ai inventé
cette histoire. Elle figure comme légende sous la photographie avec le texte
suivant : « Le président américain Donald Trump, deuxième à gauche [si on
peut dire…] observe le président français Emmanuel Macron qui met la main sur
le genou de la chancelière Angela Merkel lors des cérémonies du 11 novembre à
l’Arc de Triomphe » (3). Et Angela lui sourit de façon angélique, forcément.
En attendant, le
principal correspondant de la chaîne CNN à la Maison Blanche, Jim Acosta, s’est
fait expulser d’une séance de questions et réponses, parce qu’il aurait touché
la main d’une jeune assistante qui voulait lui ôter le micro alors qu’il voulait
encore poser une question à Trump. La séquence filmée qui circule a été
retouchée par la Maison Blanche pour que le geste fait par Acosta semble
brutaliser la jeune fille. Une des raisons utilisées par cette adorable
attachée de presse de Trump, Sarah Huckabee Sanders, pour interdire à Acosta
d’entrer à la Maison Blanche : « Nous ne pouvons pas tolérer un
comportement aussi grossier (inappropriate) que celui qui apparaît dans cette
video » a-t-elle twitté.
(1) L’énumération
des « facéties » de Trump peut être trouvée dans l’article de Michael
Shear and Eileen Sullivan, ‘Horseface’, ‘Lowklife ‘, ‘Fat, Ugly’ :
How the president demeans women, The New
York Times, October 16, 2018.
(2).Voir
cependant l’article de Denis Lacorne, Midterms : Les femmes ont exprimé
leur ras-le-bol de l’esprit haineux de Donald Trump, Le Monde, 8 novembre 2018.
(3) Reuters,
Germany has no place in WWI ceremony for ‘winner’ says far-right leader, Haartez, November 11, 2018.
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