Traduit par Victor
Ginsburgh
[Voici la
traduction française d’un article de Bradley Burston à propos de Trump (1).
Bradley Burston, né aux Etats-Unis, est aujourd’hui journaliste à Haaretz en Israël. Il tient aussi un
blog dont le titre est « A special place in hell ». Le titre que je
donne à l’ode n’est pas celui donné par Burston.]
"Fuck you" |
L’autre jour, j’ai jeûné de vous, Trump. J’ai fait la chose que vous êtes
incapable de faire.
Je vous ai débranché.
J’ai fait le
jeûne de vous lire et de vous écouter, de vous regarder lécher, agresser,
prétendre que vous aimez l’Amérique, et que vous en êtes le président.
Il y a peu
d’oxygène dans notre monde, Trump. Vous en avez eu plus que votre part. Je ne
veux pas vous donner la mienne, et je suis parti jeûner.
Et je me suis senti bien, Trump. J’ai fini par comprendre : Vous êtes
un « loser ».
J’en ai marre de
laisser une personne comme vous me dicter ce que je dois penser, et perdre mon
temps.
Lors de la nuit des
élections du 6 novembre, et avant de commencer mon jeûne, je vous ai regardé
debout devant l’Amérique. Vous aviez des difficultés à lire ce qu’on vous avait
suggéré. Au contraire, vous proclamiez que les résultats étaient « proches
de la victoire totale ».
C’est fini,
Trump. Maintenant vous le voyez. En vous. Vous aviez soutenu 75 candidats dont
54 ont perdu.
Le jeûne m’a aidé
à voir que chacun de vos mots est empoisonné. Je devais les absorber pour mieux
m’en « nettoyer ».
Bois Belleau |
Vous avez appris
à votre pays que rien ne pouvait vous être demandé. A Paris, ce 11 novembre, vous
n’avez pas même pris la peine de faire 80 km pour honorer ces 1.800 héroïques soldats
américains tombés lors du premier engagement des troupes de l’American
Expeditionary Force durant la première guerre mondiale à Bois Belleau, France.
Effaré par votre
absence, Nicholas Soames, le petit fils de Churchill écrit que vous n’êtes
« pas de taille » à représenter votre grand pays. « Ces soldats
sont morts face à l’adversaire, » dit-il « et ce pathétique personnage
n’a pas été capable de défier la pluie pour leur présenter ses respects ».
Pour moi, faire ce choix de manquer d’honneur est tout ce qu’il y a de plus
anti-américain.
Comme l’est aussi le choix de dénier aux minorités américaines le droit de
voter.
Maintenant je
sais : Vous n’allez pas me casser les c…, Trump. Parce que vous nous avez
montré combien vous êtes faible.
Vous n’allez pas
me faire peur, Trump, ni m’abaisser parce que vous nous avez montré combien
vous êtes peu sûr de vous-même.
Vous n’allez pas
m’aveugler, Trump. Parce que nous savons tous que vous ne pouvez regarder que vous-même.
J’ai fait un jeûne de vous, et cela m’a rendu plus optimiste.
Jusqu’ici, vous
avez à peine 51 sénateurs confirmés, et deux parmi eux ont voté contre vous il
y a peu. Votre parti a perdu les gouverneurs dans huit états, et la majorité
démocrate au sénat pourrait s’élever à 35 sièges. Vous nous avez appris ce
qu’il ne fallait pas faire, ce que nous ne devions pas être, et qui vous êtes
vraiment.
Votre première
réponse aux incendies californiens, le pays où je suis né, était de menacer les
victimes : « Je vais vous couper l’aide fédérale ». Comme
l’était votre première réaction aux meurtres nationalistes dans la synagogue de
Pittsburgh : « S’il y avait eu ne fût-ce qu’un peu de surveillance,
la situation aurait été différente. Mais il n’y avait évidemment pas de
protection ».
Vous n’allez pas
m’engluer, Trump. Parce que vous avez montré à tous votre très grande
faiblesse : tricher et tromper est votre seule façon de gagner.
Mais les
élections viennent de nous montrer que vous êtes à court de trucs, Trump.
La marée est contre vous, Trump.
Vous m’avez convaincu que je devrais jeûner de vous un jour par semaine.
(1) Bradley
Burston, I went on a fast from Trump. Felt great. I get it now. He is a loser, Haartez, November 13, 2018.
merci pour ce texte!!!
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