Pierre Pestieau
Quand on parle de politique d’aide à la dépendance, on fait souvent la distinction entre le préventif et le curatif. Dans le meilleur des mondes, dans lequel chacun adopterait un style de vie irréprochable (alimentation saine, ni tabac, ni alcool, activité physique régulière), l’espérance de vie et surtout l’espérance de vie en bonne santé augmenteraient. Certaines des causes majeures de la perte d’autonomie verraient leur importance se réduire ; elles ne disparaitraient pas. Il y aurait moins de maladies chroniques; les différentes formes de démence subsisteraient et pourraient même augmenter du fait d’une longévité accrue. Les personnes dépendantes le seraient non pas de leur faute mais par pure malchance. Dans ce monde peuplé de gens méritants et responsables, la mantra du « y-avait pas qu’a » perdrait de sa pertinence et le support politique à toute aide à la dépendance augmenterait nettement. Le préventif jouerait à fond et le curatif serait moins utile. Plus concrètement, l’État ferait des économies et la population vivrait ainsi plus longtemps et en meilleure santé.
Serait-elle plus heureuse ? En posant cette question, j’ai à l’esprit l’anecdote suivante. Un homme d’une soixantaine d’années se rend chez son médecin et lui demande la recette pour vivre encore de nombreuses années. Le médecin lui demande : Fumez-vous ? Buvez-vous ? Voyez-vous encore des femmes de petite vertu ? A ces trois questions, le patient répond fièrement par la négative. Et son médecin de lui répondre : Pourquoi voulez-vous vivre aussi longtemps ?
Si l’État avait les moyens de forcer les individus à la vie austère qui leur assure une vie longue sans trop d’incapacités, devrait-il le faire ? Prenons l’exemple du tabagisme. Il y aurait deux raisons pour interdire à une personne de fumer. D’abord, elle ignore les risques multiples que cela entraine pour sa santé et celles de ses proches. Après coup, elle sera reconnaissante que l’on lui ait interdit de fumer. Ensuite, il y a les coûts financiers que le tabagisme implique pour les finances publiques. Il existe une autre dimension, celle de la liberté. Une personne peut très bien continuer de fumer tout en connaissant les effets que sa décision aura sur sa santé. Elle assume ainsi en toute conscience sa liberté de choix. C’est la conception existentialiste qu’illustre parfaitement Albert Camus quand il écrit : “Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide.”
le japon a résolument adopté un contrôle accru du mode de vie des 40 et + dans la perspective indiquée par Pierre. Il faut préserver la force de travail. Conséquence : visite à domicile d'un médecin (contrôleur) pour évaluer nos healthy/unhealthy lifestyle avec recommandations;
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