Victor Ginsburgh
On nous annonce une enquête sur la possibilité d’instaurer une taxe au
kilomètre parcouru. On nous annonce une taxe sur les véhicules qui entrent dans
Bruxelles. On nous annonce des augmentations du prix des parkings.
Exemple de carrefour à Bruxelles |
Je comprends bien tout cela. Bruxelles est une des villes les plus
embouteillées au monde, ce qui m’avait permis d’écrire en septembre 2013
« La circulation à Bruxelles : on a gagné ».
Mais les journaux nous annoncent en chœur mardi matin 18 février que la
Société Nationale des Chemins de Fer Belges (SNCB) « va privilégier les
grandes gares aux dépens des petites. Les trains semi-directs [qui desservent
les petites localités] devraient dès lors disparaître au profit des lignes qui
relient des gares plus importantes » (1). Ce point a été démenti par le
patron du rail mardi soir : nous avons simplement changé le nom des
trains, dit-il… On se demande bien pourquoi un patron s’amuse à changer les
noms de ses trains. Bref, on ne le croit qu’à moitié. Une marche arrière devant
des protestations ? ou une marche avant plus discrète ?
- Synchronisation des feux. Début février 2014, on nous annonce
victorieusement : Bruxelles synchronise enfin ses feux en les adaptant
automatiquement au flux de la circulation (3). Faut pas nous faire rire quand
même, cela existe depuis plus de trente ans dans d’autres pays.
- Augmentation stupide des véhicules genre « jeep ». Pas que
lesdites jeeps soient plus lentes que les autres véhicules, mais elles
réduisent l’espace de parking par leur longueur et l’espace carrossable par
leur largeur.
- Des sens uniques tellement bien étudiés que parfois ils nous font tout
simplement revenir presque au point initial.
- Des vitesses autorisées différentes sur des tronçons absolument
rectilignes selon que l’on se dirige de A vers B ou de B vers A. J’ose imaginer
que le tronçon de gauche est localisé dans une commune, celui de droite dans
une autre.
- Des avenues et rues en travaux depuis plusieurs mois, apparemment sans
aucune concertation de commune à commune, voire de rue à rue. On n’arrête pas
d’ouvrir les voiries : dès que la compagnie du gaz a terminé ses
réparations, on bouche, et on laisse la place à la compagnie qui distribue
l’eau ; et on recommence parce que c’était mal fait. Londres a aussi une
taxe d’entrée pour les véhicules, mais à Londres, on continue les travaux de
voirie durant la nuit et les week-ends pour en finir plus rapidement!
- Des voitures et des camions en double file les uns derrière les autres.
- Le RER. L’idée date de 1990. La mise en service des premières lignes
était prévue pour 2002. Les travaux n’ont commencé qu’en 2005. La mise en
service de l’ensemble du programme était prévue pour 2012. Mais des retards
font que certaines infrastructures ne seront pas prêtes avant 2025 (4). Quelle
magnifique coordination.
Et pour couronner le tout, le machin (comme disait de Gaulle) à Bruxelles
qui s’occupe de tout cela s’appelle « Bruxelles Mobilité ».
Immobilité serait sans doute plus approprié. Et est localisé rue du « Progrès ».
« Mieulx est de
ris que de larmes escripre,
Pour ce que rire est le propre de l'homme » avait
écrit le piéton Rabelais dans Gargantua.
(2) http://www.levif.be/info/actualite/belgique/sncb-on-ne-supprime-pas-les-trains-ir-c-est-seulement-un-changement-de-nom/article-4000532587682.htm?nb-handled=true&utm_source=Newsletter-18/02/2014&utm-medium=Email&utm-campaign=Newsletter-RNBAVULV
(4) Voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Réseau_express_régional_bruxellois
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