Victor Ginsburgh
Dimanche 11 janvier dans l’après-midi, je préparais ma valise et ne suis
pas arrivé à temps au départ des Charlie à Bruxelles.
Benyamin Netanyahou, lui, a fait le voyage à Paris pour les Charlie. Voici d’ailleurs
comment Haaretz (1) décrit ce voyage
(à l’exception des insertions entre crochets qui sont miennes).
« Je suis Bibi ! [en
français dans le texte] Exactement de la même façon dont vous pouvez parfois
identifier des touristes israéliens par leur voix bruyante, leurs manières et
leur comportement gauche [pas à gauche]. Aucune des centaines de millions de
personnes dans le monde qui ont regardé à la télé le défilé de Paris n’ont eu
la moindre difficulté à localiser le premier ministre israélien Netanyahou :
pile au beau milieu et au premier rang des leaders mondiaux.
« Les mots généralement utilisés pour décrire les principes de
politesse adoptés par le peuple français—manière et finesse—ont subi eux-mêmes
une attaque terroriste ce dimanche après-midi. Rien de plus éloigné des
manières parisiennes que le comportement de Netanyahou.
« Un comportement qui a consisté à se pousser en
premier dans les
queues, à se hisser en écartant les autres pour monter dans le bus, à utiliser
les coudes pour se mettre au premier rang du cortège, en poussant de côté le
président du Mali, comme s’il était le dernier des demandeurs d’asile venant
d’Afrique, tout ça est tellement israélien, tellement nous, que j’ai envie de
crier : Je suis Bibi ! [re :
en français dans le texte]
« La fable de la délégation de Paris a commencé par un rituel doublé
d’une farce inévitable. Il avait d’abord été annoncé que Netanyahou ne se
joindrait pas à la délégation pour des raisons de sécurité. Mais lorsqu’il a
réalisé que Naftali Benett [ministre israélien de l’Economie, qui a
publiquement déclaré : « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie, et
il n’y a aucun problème avec cela » (2)] et Avigdor Lieberman [le
ministricule des Affaires Etrangères] faisaient leurs valises, les
considérations de sécurité se sont évanouies et ont été remplacées par des
considérations électorales.
« Et sa présence à Paris s’est imposée, le défilé n’aurait d’ailleurs
pas pu avoir lieu sans lui. »
Mais pourquoi donc étais-je en train de faire ma valise ? Parce que je
me préparais à partir, pour Israël à l’appel que Netanyahou n’a pas manqué de
lancer… , ou pour la Syrie.
Dans ma grande sagesse, j’ai défait ma valise et me suis dit qu’être en
diaspora en Belgique, ce n’était après tout pas mal du tout.
Vivant ou mort.
(1) Yossi Verer, Je suis Bibi ! Netanyahou brings Likud to Paris, Haartez, January 12, 2015-01-12http://www.haaretz.com/news/israel-election-2015/.premium-1.636644
(2) Oudeh Basharat, Killing Arabs—not what you
thought, Haaretz, August 12, 2013. http://www.haaretz.com/opinion/1.540964
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerMoi aussi je faisais ma valise à l'appel de Bibi mais hélas je suis libanais.
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