Retour sur mon blog consacré à l’écologie politique publié il y a 15 jours.
J’ai reçu une réaction qui m’a fait réfléchir. On m’y reproche de me gausser
des ménages qui se veulent green et
qui ne le sont que dans un tout petit secteur de leur consommation, polluant
par ailleurs autant que les mécréants. C’est injuste, j’en conviens. Il existe
une minorité, faible il est vrai, de ménages qui sont d’authentiques écologistes,
c’est-à-dire qu’ils le sont de manière cohérente et constante. Et pour
paraphraser l’antisémite canonique, « je compte parmi mes meilleurs amis
de tels écologistes ».
J’admets, confiteor (1), je confesse, avoir péché par excès.
Il demeure, et c’est la la vraie question, que je doute que cette minorité,
même si elle devait grandir, puisse changer le cours de choses, à savoir la
destruction de notre planète, avec le système économique que nous avons. Je ferai une analogie avec l’évolution de la distribution des
richesses et des niveaux de pauvreté, vis-à-vis de laquelle nos états
providence paraissent diablement impuissants. Très souvent, surtout de l’autre
côté de l’Atlantique, on me cite ces mécènes qui tels Bill Gates, Mat Daemon ou
Marc Zukenberg font plus pour les pauvres et les malades que certains
gouvernements. Ces versions capitalistes des dames patronnesses de Jacques Brel
jouent un rôle louable mais néanmoins discutable. D’abord, leur action comme
celle inspirée par le « conservatisme compassionnel » manque d’universalité.
Elle vise des cibles particulières : recherches, sites archéologique,
groupe de personnes. Ensuite elle sert parfois de prétexte à une réduction de certains
programmes sociaux, scientifiques ou culturels.
Mais surtout je ne crois pas que l’action de certaines personnes généreuses
puisse changer la dynamique d’un système économique animé par la recherche
exclusive du profit. Comme pour l’écologie, il se pourrait que la seule manière
d’inverser le cours des choses, de connaître une société plus harmonieuse et
plus égalitaire, soit de changer le rapport des forces, de modifier
l’infrastructure, aurait dit Marx. Comment ? Je confesse que je ne sais pas.
(1) En référence au titre d’un roman remarquable de
Jaume Cabré, Confiteor, Babel, 2016
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