jeudi 15 février 2024

Presque un tableau contemporain

Victor Ginsburgh

La faim avant la mort

Il est sans doute vrai que les couleurs s’associent bien et en font presque un tableau contemporain. Mais il s’agit d’une course misérable qui reste aux habitants de Gaza, y compris aux enfants et à leur nourriture.

D’après un article de Haaretz (1), 11.500 enfants ont été tués à Gaza, dont quelque 260 bébés de moins d’un an. Pour faire le tableau plus rude, le journaliste Gideon Levy en donne quelques noms: Abdul Jawad Hussu, Abdul Khaleq Baba, Abdul Rahim Awad, Abdul Rauf al-Fara, Murad Abu Saifan, Nabil al-Eidi, Najwa Radwan, Nisreen al-Najar, Oday al-Sultan, Zayd al-Bahbani, Zeyn al-Jarusha, Zayne Shatat.

L’UNICEF estime que “17.000 enfants sont livrés à eux-mêmes, parce que leurs parents ont disparu, Il est extrêmement difficile de retrouver leur trace. Parfois ils ne connaissent pas même leur nom et pire, ils ont été tués par les Israéliens... (2).

Gaza, enfants interdits de balançoires

Toujours selon l’UNICEF, “plus d'un million d’enfants de la bande de Gaza, presque la totalité, ont besoin d'une aide en termes de santé mentale, contre plus de 500.000 avant le début de cette guerre. Le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens indique que parmi les 36 hôpitaux à Gaza, 21 ne sont pas en état de marche, 13 le sont partiellement. Il en reste deux qui continuent à fonctionner correctement. Il n’en reste pas moins que 8.000 personnes ont besoin d'être évacuées de Gaza dont 6.000 en raison de blessures de guerre et 2.000 en raison d'autres problèmes de santé. L’OMS réclame des évacuations régulières, mais jusqu'à présent près de 1.250 seulement l'ont été” (2).

Voir aussi ce qui arrive à une de 17.000 enfants qui ont perdu leurs parents.

“L’OMS est récemment confrontée à des refus des convois prévus pour réapprovisionner des centres de santé. Les habitants de Gaza sont visiblement affaiblis et amaigris par manque de nourriture” (2).

Pour terminer, un article du New York Times titre que des “videos faites par les soldats israéliens les montrent encourager leurs destructions et se moquer des Gazaouis” (3).

Voir the results of Israel's current military .


(1) Gideon Levy, 11,500 children have been killed in Gaza. Horror of this scale has no explanation, Haaretz, February 4, 2024.
(2) Agence France-Presse, Au moins 17.000 enfants séparés, Rafah ‘usine à désespoir’, L’Orient-Le Jour, 2 février 2024.
(3) Aric Toler, Sarah Kerr, Adam Sella, Arijeta Lajka and Chevaz Clarke, What Israeli soldiers’ videos reveal: Cheering destructions and mocking Gazans, The New York Times, February 7, 2024.

7 commentaires:

  1. Merci Victor pour ces témoignages. On le sait, mais il faut tout le temps le rappeler : la vengeance ne résout rien. Et encore moins si elle est disproportionnée. Mais peut-on parler de proportions quand il s'agit de la vie de personnes ?

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    1. Il ne s'agit pas de vengeance, en l'occurrence. Le ressort intime qui anime une majorité (semble-t-il) de Juifs israéliens (et la jeunesse n'est tristement pas en manque, ce qui n'est pas du tout prometteur) reste encore à scruter : je ne sais si qui que ce soit a commencé à s'y aventurer. Il ne faudra pas craindre le vertige. Et il n'est pas exclu que nous nous soyons interdit par avance d'y aller voir.

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  2. Merci Victor pour ces témoignages.

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  3. merci Victor pour ces liens, ce ton... cette petite fille qui parle, ces échelles de destruction. Défendre les vrais espaces de refuge et des corridors, ouvrir les ports qui sont bloqués aux ressources alimentaires d'urgence, répondre à cette petite fille que ça ira qu'elle pourra vivra sans ses parents...

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  4. Merci Victor! C'est une tragedie pas seulement pour les gens de Gaza, mais aussi pour Israel, qui est en train de se detruire elle-meme. De se liquider moralement, humainement.

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    1. Je crois qu'on ne mesure pas à quel point la population juive israélienne, dans une probable majorité, est déjà démantibulée mentalement. Déjà, l'état de délabrement mental dans lequel se trouvent nombre de jeunes gens au sortir de leur service militaire est affolant. Voir les témoignages de "Breaking the silence" par exemple. On pourrait aussi faire appel aux témoignages de Népalais qui voient débarquer chez eux des brutes épaisses, racistes, méprisantes, venues d'Israël une fois la quille arrivée. Et aujourd'hui, trouver parmi les plus dingues, des adolescents. Par exemple ceux qui ont trouvé que le blâme du rectorat contre Nurit Peled-Elhanan était insuffisant et voulaient son départ. Et il faut voir ce qui a suffi à les amener à ça ! Il y a de quoi avoir peur pour l'avenir.

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  5. Très bien ;Victor.Ce qui me scandalise c'est que les deux partenaires, Hamas et le président Israélien, ne cherche pas une entente mais veulent seulement écraser l'adverse plutôt que trouver une solution de paix.

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