Pierre
Pestieau
En
espagnol, cadeau se dit ‘regalo’ et offrir un cadeau ‘regalar’, beaucoup plus suggestif
que le mot français.
Dans son dernier blog de circonstance, intitulé « Joyeux Noël », mon collègue
blogueur observait l’inadéquation
croissante des cadeaux que l’on offrait. Celle-ci se traduit par un recours de plus
en plus fréquent aux techniques de revente sur la toile, la plus connue étant eBay.
Je vois plusieurs raisons à cette inadéquation, les principales étant que l’on
connaît de moins en moins les goûts des autres, et qu’on a les moyens de s’auto-offrir
les ‘bons cadeaux’.
Prenons
le cas classique du disque ou du livre. A moins de connaître les penchants et
les aversions de l’autre, il est difficile d’éviter le cadeau qui restera dans
une armoire pendant plusieurs années avant de finir dans un vide grenier.
Comment savoir que l’ami que l’on
veut ‘régaler’ n’est pas allergique aux prix littéraires, à Attali ou à la
musique baroque ? Et si d’aventure on connaît ses goûts, il est
vraisemblable qu’il se sera déjà offert le dernier Harlan Coben, Largo Winch ou
Cecilia Bartoli. On ne peut éviter alors le remerciement forcé ou l’immanquable
« Je l’ai déjà ».
La
solution : on n’offre plus de cadeaux mais des espèces, que l’on travestit
en chèques cadeaux. Autre solution adoptée dans certains couples, plutôt que de
faire un cadeau à l’autre on se le fait à soi-même ; ainsi, pas d’erreur
possible. Il existe même des sites internet qui sur base des caractéristiques
de la ‘victime’ vous donnent le type de cadeau qui devrait lui convenir (1). Autre
truc : la liste de Noël qui fonctionne comme une liste de mariage. Il faut
cependant bien reconnaître que tout cela n’est pas très ‘classe’.
Pour
conclure, je dois remarquer que les problèmes dont je viens de parler sont
mineurs et sont des problèmes d’enfants gâtés, et pas ceux de nombreux
retraités et smicards. On ne prête qu’aux riches.
(1)
Voir par exemple : http://www.ileauxtresors.be/fr/index.php
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