Victor Ginsburgh
La Bank of
America est la deuxième banque en importance (par ses actifs) aux Etats-Unis et
depuis 2010 elle est devenue, d’après le Forbes
Biziness Magazine, la troisième firme la plus importante au monde. Elle est
avec Citigroup, JPMorgan Chase et Wells Fargo parmi les quatre plus grandes (et
les plus honnêtes, bien sûr) banques américaines et sévit dans 40 pays. Elle a
reçu $45 milliards d’aide lors du sauvetage des banques américaines en 2008 et
2009, ainsi qu’une garantie de l’Etat pour $118 milliards de pertes
potentielles.
Elle a été prise
la main dans le sac dans plusieurs fraudes qu’il serait trop long de décrire
ici, tellement il y en a (1).
Mais elle a aussi
un très bon côté tout ce qu’il y a de plus
honnête, puisqu’elle vient de
découvrir qu’elle s’est trompée dans le calcul de son capital, qui vaut en
effet $4 milliards de moins que ce qu’elle affichait dans ses comptes durant les
dernières années. Ben quoi, c’est quand même honnête de l’avouer, non ?
Ni ses comptables
(et il doit y en avoir un paquet, encore qu’ils ont liquidé 36.000 employés en
2011 et 16.000 en 2012, mais ce n’était pas que des comptables) ni même la
célébrissime firme d’audit PriceWaterhouseCoopers (publicité gratuite) ne s’en
sont aperçus. Enfin, c’est ce qu’ils disent.
Et la Banque
centrale américaine, la tout aussi célèbre Fed (2) n’y a vu que du feu. D’autant
plus que la Bank of America a réussi le « stress test » que la Fed
lui a fait passer au mois de mars 2014. On peut espérer que la Banque Nationale
de Belgique et sa consœur française sont un peu plus sérieuses.
Et puis, la BOA (ce sont les initiales qu'elle s'est choisie) fait face à $6 milliards de frais d’avocats et risque une amende de $16
milliards d’amende que lui impose la justice américaine pour vente d’emprunts
immobiliers foireux. Après tout c’est moins que l’amende de $20 milliards qu’a
dû payer la JPMorgan en 2013 (3). On dirait que les banques américaines jouent
à qui aura la plus grosse amende.
Faudrait
peut-être demander des secours à M. Draghi qui pourrait envoyer les nouveaux superviseurs
engagés par la Banque Centrale Européenne au secours de ceux de la Fed. Et à la Grèce.
(2) Devant un mot féminin qui commence par une voyelle,
l’adverbe tout ne prend pas de e. Mais tout le monde peut se tromper. Ca
c’est du remplissage parce que mon texte est un peu court.
(3)
Voir http://www.motherjones.com/mojo/2014/01/jpmorgan-jamie-dimon-raise-regulators
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