Victor Ginsburgh
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façon à vous renflouer
en vous prêtant
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à ce que nous puissions acheter vos obligations
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J’aime la littérature (pas toujours les prix Nobel). Je ne comprends pas
grand chose à la chimie, à la physique et à la médecine. Ni à la Paix
d’ailleurs. Mais je suis quand même censé comprendre un peu d’économie. Sauf
que…
« La macroéconomie est née vers 1940 : elle représentait une
réponse intellectuelle à la Grande dépression des années 1930. Le terme ‘macroéconomie’
est utilisé pour décrire le champ de connaissances et d’expertise dont nous
espérions qu’il puisse prévenir le retour d’un événement similaire. Ma thèse
est que, pour l’essentiel, ce tour de force a été réussi : les dépressions
ont été écartées pendant un bon nombre de dizaines d’années. Il reste
d’importants gains de bien-être à réaliser, mais ce n’est pas les petites
touches d’ajustement de la demande [augmentation des dépenses et des
investissement publics] qui résoudront ce problème. »
« La finance est la branche qui a connu le plus de succès en économie,
aussi bien en théorie qu’en recherche empirique. Les 50 premières années
de la recherche en finance ont été magnifiques. Je suis certain que cette
tendance continuera indéfiniment. »
Voilà des extraits d’écrits de deux prix Nobel d’économie, le premier de Robert
Lucas (1) couronné en 1995, le deuxième d’Eugène Fama (2) prix Nobel en 2013.
Paul Krugman, également prix Nobel d’économie en 2008, presque exactement
entre Lucas et Fama ne dit pas tout à fait la même chose :
« Mammon [mot araméen qui signifie argent, richesse ou
possessions, mais c’est aussi le nom d’un ‘faux dieu’ dans le Nouveau Testament]
sait que les sciences économiques doivent être repensées à la suite de la
crise, une crise qui n’a été ni prévue, ni évitée. Il me semble important de
réaliser l’immense échec intellectuel de ces dernières années. La science économique
s’est complètement fourvoyée durant des dizaines d’années : en cause des
économistes qui ont préféré des opinions partisanes plutôt que professionnelles
et des décideurs qui élaborent des politiques économiques en écoutant uniquement
ce qu’ils voulaient entendre » (3).
Et nous sommes loin d’être sortis de l’auberge si on observe ce qui se
passe dans l’Union Européenne et la zone Euro, où le serrage de ceinture imposé
que l’économiste belge Paul De Grauwe qualifie « d’austérité dictée par la
panique » (4), se révèle de plus en plus néfaste. Dans un article plus
récent, Krugman parle de « science économique vaudoue » (5).
C’est presqu’une insulte aux adeptes du culte vaudou… ;-)
Qui sera le prochain prix Nobel ?
(1) Robert Lucas, Macroeconomic priorities, American Economic Review, Papers and
Proceedings 93 (2013), 1-14.
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