Pierre Pestieau
Quelques
anecdotes plus ou moins récentes. Il y a quelques jours, une connaissance qui
est loin d’être dans le besoin me montrait sa collection de bouteilles de
shampoing et savonnettes qu'elle collectait dans les grands hôtels qu'elle
fréquentait. Récemment, on me rapportait qu'a l'occasion d'un mariage, certains
invités n'hésitaient pas à mettre en poche des poignées de chocolats censés
accompagner le café. Je me souviens d’une tante qui lorsqu’elle se trouvait
dans un café ramassait les sucres et les godets de lait avec toujours la même
sentence, reflet de son époque, « C’est toujours cela que les boches
n’auront pas ! ».
On
cite souvent le comportement exemplaire de Charles de Gaulle. Lorsqu'il
était Président de la République, il payait lui-même ses factures d'électricité
de ses appartements à l'Élysée, ses frais de téléphone personnel, et même les
timbres de ses courriers. Il ira jusqu'à refuser la retraite de Chef d'État.
J’avais un collègue qui notait tous les appels privés qu’il faisait de son
bureau (on ne parlait pas de portable à cette époque).
Il y a quelques années un édile communal de la province du Luxembourg avait
du démissioner parce qu’il avait rapporté chez lui quelques crayons et blocs de
papiers pour ses enfants. Par ailleurs, d’autres édiles sont toujours en place
alors que dans leurs cas les sommes derobées se compteraient en millions.
Il est tentant d’être puriste et de n’admettre aucun vol, si bénin soit-il.
A la manière de Kant pour qui il n’y avait aucun mensonge admissible. A la
question : « L’hôte
doit-il mentir à l’assassin venu tuer son ami afin de sauver la vie de ce
dernier ? » Kant repond que non dans une célèbre controverse avec
Benjamin Constant qui lui refuse d’ériger la prohibition du mensonge en
principe absolu, sous peine d’armer le bras de l’assassin.
Dans le
cas du vol comme dans celui du mensonge, j’aurais tendance à me méfier des
puristes et de recommander une solution de bon sens tout en reconnaissant que
cela ne règle rien. Dire qu’il ne peut y avoir de petits larcins me sembe trop
extrême mais à partir de quel niveau le larcin cesse-t-il d’être petit ?
Cela me
rappelle une question que nous nous posions, enfants, lorsqu’il nous fallait
distribuer de l’eau bénite aux habitants du village. Combien d’eau ‘normale’
peut-on ajouter à de l’eau bénite pour que celle-ci le reste ?
Yo no sé que tan grande sea el larcin, pero hacer conejo es más venturoso que robar poquito. Saludos para el gran Pierre. Bernardo.
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