Pierre Pestieau
Je viens de passer
une semaine en Hongrie, ou plus précisément à Budapest. Par moments, au cours
de ce séjour, je me déplaçais dans le
temps et m’imaginais dans le Berlin des années 30, où touriste je n’aurais rien
deviné de ce qui se passait derrière le rideau de la propagande nazie. Récemment,
un reportage sur Arte consacré aux jeux de Berlin montrait à quel point et avec
quel succès le régime avait réussi à tromper les journalistes les plus avertis
sur les horreurs du régime.
Revenant à
Budapest, la ville a de nombreux charmes. De belles avenues, le Danube qui la
traverse majestueusement, de nombreux palais, théâtres, églises et musées, la
pittoresque colline de Buda. La nourriture n’est pas trop mauvaise pour un pays
de l’est. Leur foie de canard poêlé aux myrtilles est à recommander. La ville
accueille de nombreux visiteurs, jeunes surtout, dont une partie est un produit
de Ryanair et autres compagnies low cost.
Après tout, un week-end arrosé à Budapest est moins coûteux qu’il ne le serait
à Londres.
Le Hongrie est un pays qui n’a quasiment jamais
connu la démocratie. La seule exception est sans doute la décennie qui a suivi
la chute du rideau de fer. Elle a connu des régimes autocratiques, nationalistes
et xénophobes dont les premières victimes étaient et sont toujours les Roumains,
les gitans et les juifs. Dans cette histoire, la période communiste demeure pour
certaines de ces minorités plutôt enviable.
La Hongrie a réussi
le tour de force de se faire passer pour
une victime de la seconde guerre mondiale. Elle n’est surement pas la seule. En
réalité, elle s’est alliée aux forces de l’axe dès le début de la guerre,
collaborant sans vergogne avec les nazis jusqu’au printemps 44. Les Allemands
qui voyaient l’armée rouge se rapprocher dangereusement et menacer son
approvisionnement en hydrocarbure décidèrent alors d’envahir la Hongrie mais
ils le firent en s’appuyant sur les miliciens hongrois appelés les croix fléchées.
Un monument dédié
aux victimes hongroises de la guerre vient d’être inauguré à Budapest, au
milieu de la place de la liberté. On y voit la sculpture de l’aigle allemand
attaquant l’archange Gabriel, symbole des victimes hongroises. Aucune mention
de la responsabilité hongroise. Lors de ma visite, j’utilisais le guide de
Budapest de la collection ‘Lonely Planet’. On y trouve sur la même page deux
affirmations contradictoires sauf pour les Hongrois et les rédacteurs de ce
guide. D’abord on lit: Durant l’été 1944,
60% de la population juive hongroise (450.000 hommes, femmes et enfants) est déportée
… pour mourir de faim, de maladie ou assassinés. Ensuite, comptabilisant le
nombres de victimes, le guide nous dit : Quelques 20.000 soldats hongrois et 25.000 civils de Budapest sont
morts.
Pour terminer,
signalons la campagne féroce menée par le gouvernement Orban contre le
milliardaire américain Georges Soros, juif d’origine hongroise, qui a eu
l’audace de critiquer le régime en place. Sur les Abribus de Budapest, on peut
lire une série d’affirmations qui lui sont attribuées et qui tournent autour de
la thématique classique : parti àde
l’étranger, rejet de la culture hongroise, la langue et la religion, idées
inspirées par la finance internationale new-yorkaise, etc.… Trump a trouvé en
Orban son égal pour ce qui est des fake
news. Pour se venger de Soros, le gouvernement veut fermer un centre
universitaire qu’il a fondé et qu’il finance, la Central European University,
qui est sans doute une de meilleures institutions du genre en l’Europe de l'Est.
Certes on pourrait
tenter d’expliquer cela par les occupations successives dont les Hongrois
furent victimes par les Ottomans, les Autrichiens, les Allemands et les Russes
et par une série douloureuse de pertes de territoires mais comme le disait Primo
Levi à propos du nazisme, « cela ne peut être compris et même ne doit pas être
compris dans la mesure ou comprendre c’est presque justifier ». Rappelons
que les Hongrois descendraient des Huns. Sans doute qu’Attila y a laissé sa
trace.
Monsieur, en tant que demi hongroise et juive , je trouve votre article choquant, superficiel, non fondé, mal circonstancié, plein d'erreurs historiques et autres. Je serais contente de vous en parler de vive voix, ce serait plus simple . Je vous communique mon n° de telephone par une autre voie.
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