J’ai toujours eu des réserves à l’égard de l’écologie pour des raisons
diverses. D’abord, je trouvais le problème techniquement et intellectuellement
complexe. La majorité des écologistes ne le sont que partiellement. Pour faire
court, on trie ses ordures mais on roule en quatre-quatre et on n’est même pas
sûr que le tri sélectif soit utile pour la planète. Ensuite j’avais du mal avec
la problématique : l’écologie est-elle de gauche ou de droite ? Dans
la pratique, elle est un peu des deux. Elle est de gauche parce qu’elle remet
en cause notre système de production et que la recherche du profit n’intègre
que rarement la composante environnementale mais elle ne l’est pas quand elle
s’oppose à la croissance et au productivisme qui sont les vecteurs de l’emploi.
En réalité, la réponse à mes interrogations est que l’écologie n’est ni de
gauche ni de droite ; elle est fondamentalement anticapitaliste et en ce
sens elle relève de l’utopie. Le capitalisme tel qu’il est défendu par la
droite et toléré par la gauche a besoin de profits et de croissance. Or comme
l’écrivait il y a dix ans André Gorz, le père de l’écologie politique (1), « Vous ne pouvez pas avoir un capitalisme sans croissance
ni, a fortiori, un capitalisme de décroissance. Le profit, la ‘valeur’ sont
impossibles sans la circulation de marchandises substantielles, détachables de
leurs producteurs. La décroissance, dans ‘nos’ économies, a un nom : la
dépression (2).
On se trouve face à une impasse :
il n’y a de salut écologique qu’hors du capitalisme et toute alternative au
capitalisme me semble pour l’instant relever de l’utopie si l’on excepte
certaines sociétés primitives. Il y a de quoi être pessimiste.
(1) André Gorz (1924-2007) fut philosophe et penseur de
l’écologie politique. Il est l’auteur de nombreux essais dont Le Traître (Folio Essais, 2005), Ecologie et liberté (1977), Métamorphoses du travail (1988), L’Immatériel (2003), ou Lettre
à D. (2006), tous publiés chez Galilée. Journaliste au Nouvel Observateur de 1964 à
1982, il signait ses articles sous le nom de Michel Bosquet. Je recommande le
livre émouvant Lettre à D. qu’il
écrivit avant de se suicider.
(2) L’Obs du 1-9-2016.
"La majorité des écologistes ne le sont que partiellement. Pour faire court, on trie ses ordures mais on roule en quatre-quatre et on n’est même pas sûr que le tri sélectif soit utile pour la planète."
RépondreSupprimerDommage d'écrire de telles choses qui décrédibilisent totalement votre propos. Tous les écologistes ne roulent pas en 4/4 , et le tri sélectif est désormais une valeur acquise/
"La majorité des écologistes ne le sont que partiellement. Pour faire court, on trie ses ordures mais on roule en quatre-quatre et on n’est même pas sûr que le tri sélectif soit utile pour la planète."
RépondreSupprimerDommage d'écrire de telles choses qui décrédibilisent totalement votre propos. Tous les écologistes ne roulent pas en 4/4 , et le tri sélectif est désormais une valeur acquise/