Menace contre la démocratie : J’ai
voté pour le Parti du Travail de Belgique (PTB)
Victor Ginsburgh
Alors que mon collègue blogueur Pierre Pestieau
s’était lâchement enfui aux Etats-Unis pour éviter de voter aux élections
communales belges du 14 octobre, j’ai voté pour ses homonymes Pestieau, membres
du Parti du Travail de Belgique (PTB). Monsieur le Ministre Marcourt, un grand
socialiste, Vice-Président de je ne sais pas trop quoi et Ministre de l’Economie,
des PME, du Commerce Extérieur, des Technologies Nouvelles et de l’Enseignement
Supérieur, excusez du peu, s’agite et se fâche contre moi.
Je ne suis pas un démocrate, m’explique
ce Monsieur, mais un stalinien plus que teinté de léninisme, de marxisme, de
trotskisme, de maoïsme et d’autres maladies à gros boutons rouges (évidemment) qui
vont me faire trépasser dans les trois semaines. Pour le moment je me porte
bien, merci Monsieur le Ministre. Pas du tout comme celui qui disait « Newton
est mort, Einstein aussi, et moi je ne me sens pas très bien».
« Pourquoi une partie de notre
électorat se détourne de nous pour privilégier l’extrême gauche » (1). Il
faut oser dire ce que dit ce Sinistre
Ministre socialiste.
Mais expliquez-moi, monsieur le Ministre
de tout ce tas de falbalas dont vous êtes responsable, aurais-je dû voter
- pour le socialiste de ma commune, qui
depuis plusieurs élections se défausse sur son second parce qu’il a mieux à
faire ;
- ou pour la socialiste Madame la Vice-Première Ministre et Ministre des Affaires sociales
et de la Santé publique, et aussi chargée des Institutions culturelles
fédérales, qui avait annoncé qu’elle se ferait remplacer aussi sec si elle était
élue, mais, pas de bol, elle n’a pas été élue ;
- ou pour le Premier Ministre socialiste
tête de liste à Mons, mais qui reste premier Ministre ;
- ou pour le bourgmestre socialiste
sortant de Seraing, le fils du « célèbre » Guy, souvent accusé, mais
jamais condamné, Alain Mathot soi-même, inculpé en novembre 2011, parce qu’il a
été soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin lors de l’attribution de la
construction d’un incinérateur (2) et qui se permet de déclarer qu’il
« préférerai[t] arrêter la politique plutôt que de [s]’allier avec un parti
extrémiste ». Pensez-y avant de prendre votre décision, M. Mathot ;
c’en serait fini des pots de vin ;
- ou pour ce bourgmestre socialiste qui,
se prenant pour Louis Quatorze, trônait dans son fief local depuis une
vingtaine d’années ;
- ou pour le bourgmestre socialiste de
Herstal, magouilleur magouillant avec son père. Voici ce que dit de lui le site
Wikipedia quand on clique sur Frédéric Daerden (3) : « La société [dont le père lui a cédé
les rênes] a des contrats avec une trentaine d’intercommunales wallonnes dont
dix-neuf ont leur siège social à Liège [la commune où Daerden est bourgmestre
fait partie du ‘Grand Liège’]. Le bureau audite les comptes de dix-sept sociétés de logements sociaux
dont quinze sont situés en province de Liège, notamment la société du logement
du plateau d’Ans », commune dont Michel Daerden, le père, a été bourgmestre de 1993 à 2011.
Alors, M. Marcourt, c’est d’où que vient le danger ? Du fait que le
PTB n’a aucun sénateur, aucun député, aucun bourgmestre, aucun échevin (4)
?
Heureusement, il y a tout de même un
socialiste qui sauve l’honneur en renonçant à un strapontin de Ministre fédéral.
Il devient bourgmestre de Charleroi pour, on l’espère en tout cas, y nettoyer
les écuries d’Augias que le parti socialiste y a laissées depuis qu’il y règne,
c’est-à-dire, depuis très longtemps.
(1) RTBF.be Info 19 octobre 2012 http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_jc-marcourt-s-interroge-sur-le-succes-de-l-extreme-gauche-et-critique-le-ptb?id=7858838
(2) Je sais, je répète ce que j’ai écrit il y a quinze jours, mais c’est
une chose qu’il faudrait rapporter tous
les jours.
(4) Mais, Grand Dieu dirait Mao, tout de même 52 conseillers élus en
Flandre, Wallonie et à Bruxelles. Dangereux
tout ça ! Merci à J.P. pour ces chiffres.
A propos de démocratie, avez-vous voté au moyen d'un système de vote électronique ? Et si oui cela ne vous a-t-il pas posé un problème démocratique de devoir vous soumettre à un système de vote et de totalisation non contrôlé par les citoyens-électeurs ? Je vous invite à lire nos analyse à ce sujet sur notre site www.poureva.be; Michel Staszewski, membre actif de l'association citoyenne "Pour une Ethique du Vote Automatisé" (PourEVA)
RépondreSupprimerMerci pour votre suggestion, je lirai les articles postés sur le site que vous me signalez. Il se fait que, même s’il est élu, mais vaque à d’autre tâches, le bourgmestre de la commune où je vote a organisé le système de façon à ce que la machine infernale sur laquelle je tapote recrache un petit bulletin avec mon vote. Je dois glisser ce bulletin dans l’urne, après l’avoir vérifié (sans doute pas très consciencieusement). Mais bon, il y a eu des votes PTB dans la commune, donc tout espoir n'est pas perdu.
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