Pierre Pestieau
Le titre de ce blog n’est pas celui d’un roman apocryphe de Jane Austen. Il
a trait à une pratique récurrente de nos gouvernants de promettre la lune, à
savoir un programme dont ils savent sciemment qu’ils n’ont pas les moyens de le
financer ou la capacité politique de le faire adopter. D’où immanquablement déception
et perte de confiance. Récemment je lisais que le gouvernement
Wallonie-Bruxelles se proposait de développer une assurance dépendance
publique. On rappelait son urgence dans une société où le nombre de dépendants
ne cesse d’augmenter. Le même jour, François Hollande annonçait qu’il voulait
revenir sur le projet d’une écotaxe dont l’attrait était tel que l’on se
demandait pourquoi il avait été abandonné. Ce projet permet à la fois de
réduire la pollution routière et de financer des régions budgétairement
exsangues. On le sait aucun de ces projets ne verra le jour, le premier pour
des raisons budgétaires et le second pour des raisons politiques. Je pourrais
multiplier à l’envi ces marronniers de la politique qui fleurissent
régulièrement pour faner presqu’aussitôt : l’éradication des sans domicile fixe, la libéralisation
des taxis devenus trop chers et trop rares, le droit de vote des étrangers, une
taxation équitable du capital et de ses revenus. On se rappelle de la promesse
de Jacques Chirac de se baigner dans la Seine, impliquant ainsi que ses eaux
seraient alors purifiées.
Ces promesses sont d’autant fréquentes qu’elles concernent
des matières
difficilement quantifiables. Certes le gouvernement peut miser sur l’amnésie de
ses administrés. Quand
en outre, il n’est pas possible de vérifier si les promesses antérieures ont
connu un suivi satisfaisant, c’est encore mieux. Deux
exemples de ces matières. La promesse de lutte contre la fraude fiscale et
celle d’améliorer la qualité de notre environnement. Il est difficile de
montrer les résultats d’une lutte efficace contre la fraude fiscale. Les
statistiques portant sur le nombre de contrôles et d’impôts récupérés ne
suffisent pas. De même pour l’environnement, il y a tellement de directives
contradictoires et d’objectifs divers dans ce domaine ou de toutes façons on
peut toujours blâmer l’autre, c’est à dire les pays voisins.
Que conclure ? Qu’il ne faut pas désespérer et continuer de croire que
les partis politiques d’opposition, les syndicats et centres de recherche
indépendants mettent d’avantage de moyens pour assurer un suivi rigoureux
permettant d’évaluer si les promesses, surtout les plus tapageuses, ont été
tenues.
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