Pierre Pestieau
Depuis quelque
temps, au gré des rencontres, je me trouve devant des gens qui sont convaincus
que nous allons droit dans le mur. Le problème est que les raisons de ce
pessimisme, de cette conviction que l’humanité va à sa perte, varient d’une
personne à l’autre. Je distinguerai quatre types de Cassandre. Il y en a sans
doute plus. Chacun a les siennes.
Il y a ceux qui
voient dans l’intelligence artificielle et dans la robolution une menace létale
pour l’homme. Il y a ensuite ceux qui pensent que nous courons à notre extinction
dans la manière dont nous traitons la planète terre. Il y aussi ceux qui pensent que les fractures diverses et croissantes
qui séparent les pays et les hommes nous conduisent à la catastrophe. Enfin il
y a ceux qui sont obsédés par l’insoutenabilité de l’endettement que nous
contractons au détriment des générations futures.
Les pessimistes
de l’environnement ne sont pas tous d’accord. Ils ont chacun leur spécialités :
l’alimentation la plus saine (les bios, les végétariens et les véganes), le
mode de transport dont l’empreinte carbonique la plus basse, le chauffage le
plus efficient (pas de clim en été et en hiver, on vit à 17 degrés en portant
des polaires Damart). Cela conduit à des contradictions aberrantes. Vous pratiquez
le tri sélectif mais ne parlez plus à votre voisin qui vous reproche vos deux
quatre fois quatre. Lui circule à vélo, uniquement, mais se nourrit de plats surgelés,
uniquement.
Les Cassandre
de l’intelligence artificielle sont obsédées par la perspective de perdre
contrôle de leur existence et de se trouver asservis à la machine, ce robot qui
tel Hal dans Odyssée 2001 s’empare
des commandes du vaisseau spatial.
Enfin, il y a
ceux qui pensent que les disparités croissantes de richesse et de revenus et
leurs conséquences en termes de fracture sociale, de violence urbaine et de
guerres régionales ne pourront déboucher que sur un cataclysme.
Souvent ces
convictions sont mutuellement exclusives. Il n’est pas question d’objecter à
quelqu’un qui pense que les OGN ou autres glyphosates finiront par mener à
notre extinction. Mais il y a sans doute d’autres problèmes aussi, qui sont
peut-être plus urgents.
Alors que, nous les ‘sages’, nous savons qu’in medio virtus est.
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