mardi 23 octobre 2018

Nous allons droit dans le mur. Mais lequel ?

Pierre Pestieau

Depuis quelque temps, au gré des rencontres, je me trouve devant des gens qui sont convaincus que nous allons droit dans le mur. Le problème est que les raisons de ce pessimisme, de cette conviction que l’humanité va à sa perte, varient d’une personne à l’autre. Je distinguerai quatre types de Cassandre. Il y en a sans doute plus. Chacun a les siennes.

Il y a ceux qui voient dans l’intelligence artificielle et dans la robolution une menace létale pour l’homme. Il y a ensuite ceux qui pensent que nous courons à notre extinction dans la manière dont nous traitons la planète terre. Il y aussi ceux qui  pensent que les fractures diverses et croissantes qui séparent les pays et les hommes nous conduisent à la catastrophe. Enfin il y a ceux qui sont obsédés par l’insoutenabilité de l’endettement que nous contractons au détriment des générations futures.


Les pessimistes de l’environnement ne sont pas tous d’accord. Ils ont chacun leur spécialités : l’alimentation la plus saine (les bios, les végétariens et les véganes), le mode de transport dont l’empreinte carbonique la plus basse, le chauffage le plus efficient (pas de clim en été et en hiver, on vit à 17 degrés en portant des polaires Damart). Cela conduit à des contradictions aberrantes. Vous pratiquez le tri sélectif mais ne parlez plus à votre voisin qui vous reproche vos deux quatre fois quatre. Lui circule à vélo, uniquement, mais se nourrit de plats surgelés, uniquement.

Les Cassandre de l’intelligence artificielle sont obsédées par la perspective de perdre contrôle de leur existence et de se trouver asservis à la machine, ce robot qui tel Hal dans Odyssée 2001 s’empare des commandes du vaisseau spatial.

Enfin, il y a ceux qui pensent que les disparités croissantes de richesse et de revenus et leurs conséquences en termes de fracture sociale, de violence urbaine et de guerres régionales ne pourront déboucher que sur un cataclysme.

Souvent ces convictions sont mutuellement exclusives. Il n’est pas question d’objecter à quelqu’un qui pense que les OGN ou autres glyphosates finiront par mener à notre extinction. Mais il y a sans doute d’autres problèmes aussi, qui sont peut-être plus urgents.


Alors que, nous les ‘sages’, nous savons qu’in medio virtus est.

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