Qu’un peuple joue
avec le gouffre
faut-il se taire
quand le peuple
d’en face souffre
d’être amputé de
sa terre ?
(Charles Dobzynski,
Je est un Juif, roman, p. 51)
Vous vous rappellerez
sans doute d’Elor Azaria, ce soldat israélien âgé de 20 ans qui, en 2016, a tiré
sur un terroriste palestinien blessé gisant au sol et l’a tué. Vous vous rappellerez
aussi que presque tout Israël, y compris le Premier Ministre de l’Etat juif et
démocratique, se sont levés pour demander que ce soldat ne soit pas condamné,
puisque, après tout, il n’avait fait qu’achever un terroriste blessé et à terre
(1).
Vous vous
rappellerez aussi d’Ahed Tamimi, cette jeune fille palestinienne âgée de 17 ans
(2) qui, en 2017, a giflé un soldat israélien debout. Vous vous rappellerez sans
doute que presque tout Israël, le même d’ailleurs que celui du cas précédent, y
compris son Premier Ministre, s’est levé pour dénoncer la jeune fille et que Naftali
Bennett, Ministre de l’Education, a même estimé qu’il fallait la condamner à la
prison à vie (3).
Que croyez-vous
qu’il arriva ?
Elor Azaria, le
tueur-à-bout-portant a été une première fois condamné à 18 mois de prison.
Reuven Rivlin, le Président de l’Etat d’Israël, a refusé de le gracier, parce
qu’il ne montrait ni regrets, ni remords. Sa peine a finalement été réduite
d’un tiers et, comme, selon la procureure générale Sharon Zagagi Pinhas (4), « il
ne constitue aucun danger pour le public », il sera libéré le 10 mai 2018.
Ahed Tamimi, qui
a osé gifler un brave soldat, a été forcée de plaider coupable à trois chefs
d’accusation. Elle a été condamnée à huit mois de prison et une amende de $ 1500.
Sa mère a été condamnée à la même sentence (5).
Et puis, tant qu’on
y est, parlons quelques instants de Gabriot, un réfugié érythréen en Israël.
Gabriot est un grand-père qui s’occupe (et soutient) ses deux petits enfants,
dont les deux parents ont été grièvement brûlés suite à l’incendie mis à leur
logement par un Israélien, et ne sont plus en état de travailler après
plusieurs interventions chirurgicales. Regardez la photographie et devinez son
âge. Gabriot déclare qu’il a 59 ans. Les autorités israéliennes prétendent
qu’il en a 32 et qu’il doit, dès lors, être expulsé d’Israël début avril. Mais
on lui donne quand même aussi un autre choix : la prison à perpétuité (6).
Et pourtant, dans
Exode 3: 7-8, voici ce que dit Yahvé du
pays dans lequel ces événements se produisent :
« J’ai vu la
misère de mon peuple qui est en Egypte. J’ai entendu son cri devant ses
oppresseurs ; oui je connais ses angoisses.
« Je suis
descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de cette
terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait
et de miel… »
C’est de ces deux
versets que vient le nom d’Israël comme étant la terre où ruisselle le
lait et le miel.
Je n'ose pas écrire « Rappelez-vous » en hébreu.
Je n'ose pas écrire « Rappelez-vous » en hébreu.
(1) Voir par exemple https://en.wikipedia.org/wiki/Hebron_shooting_incident pour un (long) résumé en
principe non politique de l’affaire.
(2) Voir mon blog 24 janvier 2018, L’histoire d’une gifle à Nabi Saleh,
village de Palestine occupée
(3) Jack Khoury and Yaniv Kubovich, Israeli army arrests Palestinian
teenage girl who slapped soldiers: ‘She should finish her life in prison, Haaretz, December 20, 2017.
(4) Yanov Kubovich, Hebron shooter 4lor Azaraia’s prison sentence cut by a
third, Haaretz, March 19, 2018.
(5) Yotam Berger, Palestinian teen Ahed Tamimi reaches plea bargain, to
serve 8 months in Israeli prison, Haartez,
March 21, 2018.
(6) Lee Yaron, Eritrean grandfather, sole supporter of granchildren, faces
deportation because Israel claims he’s 32, Haartez, March 27, 2018.
... bien des choses sont pourries au Royaume de Danemark ...
RépondreSupprimerSi Elor Azaria est libéré pour la raison qu'il n'est pas un danger pour la public, alors ça va dire que la cour ne considère pas le palestinien-nes la public. Ils sont quoi alors.
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