Sarah Kuta, Long Mont, Colorado (Smart News, November, 2024).
Je me dois de vous avouer que je ne suis plus en force morale de guerre et de combats dans notre monde et ai décidé de parler sans me battre, sans vous tuer et sans me tuer. Je tâcherai de bavarder avec les oiseaux ou les fleurs, plutôt qu’avec la plupart de nos dirigeants. Même pas de Trumpette. A vrai dire, je préfère lire les vies des perroquets que celles des Trumpettes, de leurs mensonges et de leur faciès.
Le (presque) premier essai, indiquant qu’un simple changement chimique peut expliquer pourquoi les perroquets s’habillent sous des colorations très variées. Dans ma vie d’enfant en Afrique (1939-1957), j’étais très attiré par mes trois perroquets gris (qui avaient quand-même chacun une queue de plumes rouges) et j’étais loin de penser qu’il pourrait y en avoir d’autres. Deux d’entre les trois venaient dans mon lit quand je les appelais et se couchaient sur mon oreiller. J’observais par contre le troisième dont je ne devais pas m’approcher sans un sérieux coup de bec dans une de mes oreilles (au moins).
Perroquet gris d'Afrique centrale |
Aujourd’hui, on en sait un peu plus: les perroquets ont des plumes de couleurs rouges, jaunes, vertes, bleues et bien d’autres. Cette question a également laissé les scientifiques perplexes, mais les “psittologues” sont un peu plus près de résoudre le mystère dont je ne connaissais rien. Je n’ai pas pu y résister dans le blog qui suit, c’est bien plus amusant qu’une seule grande ou petite gueule. Un simple changement chimique explique pourquoi les perroquets sont si colorés.
Les “flamants roses” obtiennent leur teinte rose caractéristique en mangeant des crevettes tandis que les “pieds des fous”deviennent bleu vif en raison de leur régime alimentaire à base de poisson.
Un simple ajustement chimique régi par une seule enzyme détermine la couleur du plumage d'un perroquet, rapportent des chercheurs dans la revue Science en 2024. Leurs résultats aident non seulement à répondre à une question de longue date sur les perroquets, mais ils pourraient également offrir des informations plus larges sur l'évolution et la variation des couleurs dans le règne animal. “C'est un énorme pas en avant dans la génétique des couleurs aviaires”, déclare une biologiste évolutionniste terminant son doctorat à l'Université de Princeton.
La plupart des oiseaux ne fabriquent pas leurs propres pigments de couleur. Au lieu de cela, ils les obtiennent de leur alimentation. Les cardinaux, par exemple, tirent leurs plumes rouges du grignotage de baies et de graines contenant des pigments naturels appelés “caroténoïdes”. Mais les perroquets n'ont pas besoin de manger des aliments colorés pour avoir des plumes colorées, car leur corps produit des pigments connus sous le nom de “psittacofulvines”.
Les scientifiques connaissent depuis longtemps les psittacofulvines, mais ils n'ont pas entièrement compris le fonctionnement de ces pigments. Pourquoi certaines plumes de perroquet sont-elles jaunes et d'autres rouges ? Et quel rôle jouent les psittacofulvines dans cette variation ?
Pour tenter de répondre à cette question, les chercheurs se sont tournés vers deux espèces de perroquets colorés : Pseudeos fuscata et Agapornis roseicollis. Ils ont examiné de plus près la composition chimique des “psittacofulvines”chez ces oiseaux qui sont constituées de chaînes d'atomes de carbone. Lorsque les scientifiques se sont concentrés sur les extrémités de ces chaînes, ils ont remarqué certaines différences chimiques qui semblent être corrélées à différentes teintes. Dans les plumes rouges, ces chaînes d'atomes de carbone se terminent par un composé organique appelé “aldéhyde”. Dans les plumes jaunes, les chaînes se terminent par une molécule différente appelée acide “carboxylique”.
Les plumes vertes, quant à elles, résultent de plumes jaunes surmontées de structures productrices de bleu. Les plumes noires, grises et brunes sont produites par un pigment entièrement différent appelé “mélanine”.
En conséquence, les perroquets ont de nombreuses façons de mélanger et assortir ces différents types de pigments pour obtenir des couleurs parfois inhabituelles.
Les chercheurs ont maintenant une meilleure compréhension des fondements chimiques et génétiques des plumes de perroquet. Mais de nombreuses questions restent néanmoins sans réponse. Par exemple, pourquoi les perroquets fabriquent-ils des “psittacofulvines”, plutôt que d'obtenir des “caroténoïdes” à partir d'aliments comme le font les autres oiseaux ? Et pourquoi ont-ils développé cette capacité ?
À l'avenir, les scientifiques pourraient également être en mesure d'utiliser leurs nouvelles connaissances pour en savoir plus sur la biologie et le mode de vie des perroquets, plutôt que de lire ou d’écouter Trumppette.
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