lundi 26 novembre 2018

La musique rend-elle sourd ?

Aucun commentaire:
Victor Ginsburgh

Picasso: Eliminé
Il y a bien des années, j’ai été co-auteur de deux articles sur le Concours Musical Reine Elisabeth de piano. Dans le premier (1), nous montrions que les derniers étaient les premiers, au sens où parmi les 12 pianistes qui arrivaient en finale (2), ceux qui jouaient le 5ème ou 6ème jour du concours étaient, en moyenne, mieux classés que ceux qui jouaient durant les premiers six jours. Nous remettions cela dans un deuxième article (3), où nous retrouvions évidemment que l’ordre de passage en finale affectait non seulement le classement, mais il influençait aussi le futur monétaire des pianistes.

Il se fait que l’ordre de passage est choisi au hasard avant la première étape du concours (les éliminatoires) et reste le même lors des différentes étapes, y compris lors de la finale, hormis ceux qui avaient été éliminés.

La montée des inégalités et de la pauvreté. Réalité ou perception ?

1 commentaire:
Pierre Pestieau

Les journaux ont de plus en plus tendance à publier des unes aux des titres accrocheurs portant sur la montée de inégalités et sur l’augmentation de la pauvreté en Belgique.

Il serait intéressant de voir ce qu’il en est dans le temps et dans l’espace, tous en gardant à l’esprit la difficulté de mesurer correctement ces deux phénomènes. D’abord, le revenu financier n’est pas le seul facteur en jeu. La santé, le lien social, la localisation sont aussi très importants. Ensuite, les mesures choisies peuvent donner lieu a des constats différents, voire opposés. Parle-t-on de pauvreté relative ou absolue ? Quel seuil de pauvreté faut-il choisir, L’inégalité est-elle mesurée par le coefficient de Gini ou par l’écart interquartile, sont autant de questions à clarifier avant d’établir le moindre diagnostic.

mardi 20 novembre 2018

Nos belles années

Aucun commentaire:

Pierre Pestieau

Impérialisme et développement inégal
C’étaient les belles années, celles de nos 20 ans, bien moins troublées que celles que connut Nizan (1). Ces années où l’on dévorait tous les livres qui dénonçaient le capitalisme et le néocolonialisme. Les auteurs de référence étaient Rodinson, Dumont, Mandel, Sweezy, Althusser, Furtado et bien d’autres. Pourquoi évoquer ces années là ? Parce qu’un de ces auteurs vient de mourir dans un quasi anonymat. Il s’agit de l'économiste franco-égyptien Samir Amin, reconnu mondialement comme une figure de proue de l'altermondialisme. Il vivait à Dakar depuis de nombreuses années.

A l’occasion de ce décès, je me suis demandé ce qu’il me restait de mes lectures de ses ouvrages publiés il y a près de 50 ans, notamment L’accumulation à l’échelle mondiale (1970) et Le développement inégal (1973). Peu et beaucoup. Il a remarquablement décrit le phénomène de l’impérialisme économique qui exploitait les pays pauvres, et particulièrement l’Afrique, et rendait leur développement impossible. Sur ce point une bonne partie de son diagnostic demeure pertinent.

Ode contre Trump

1 commentaire:
Traduit par Victor Ginsburgh

[Voici la traduction française d’un article de Bradley Burston à propos de Trump (1). Bradley Burston, né aux Etats-Unis, est aujourd’hui journaliste à Haaretz en Israël. Il tient aussi un blog dont le titre est « A special place in hell ». Le titre que je donne à l’ode n’est pas celui donné par Burston.]

"Fuck you"
L’autre jour, j’ai jeûné de vous, Trump. J’ai fait la chose que vous êtes incapable de faire.

Je vous ai débranché.

J’ai fait le jeûne de vous lire et de vous écouter, de vous regarder lécher, agresser, prétendre que vous aimez l’Amérique, et que vous en êtes le président.

Il y a peu d’oxygène dans notre monde, Trump. Vous en avez eu plus que votre part. Je ne veux pas vous donner la mienne, et je suis parti jeûner.

mercredi 14 novembre 2018

Comment les femmes américaines peuvent-elles continuer à voter pour Trump et ses paltoquets ?

Aucun commentaire:
Victor Ginsburgh

Artemisia Gentilleschi (1593-1656) Mise à mort de DT
Trump a dit de Stephanie Clifford qu’elle avait une « face de cheval ». Il faut reconnaître que c’est elle qui avait commencé en suggérant que le sexe de Donald ressemblait à un champignon. Et il a dû lui payer $ 130.000 pour qu’elle se taise sur le reste dont on se demande bien ce que cela peut être (1).

Durant la campagne électorale, il a dit de Carly Fiorina, une rivale dans la compétition à la présidence : « Oui, bien sûr elle est une femme, et je ne suis pas censé dire de choses méchantes, mes amis. Mais quand même, regardez-là, êtes-vous sérieux ? Pensez-vous vraiment qu’elle puisse devenir notre prochain Président ? »

A plusieurs reprises, il a accusé des femmes d’être « laides et grasses, d’avoir une tête de cochon ou de chien » et il appelait les électeurs à ne pas voter pour elles. Il trouve Arianna Huffington, la fondatrice du HuffPost « peu attrayante à l’intérieur comme à l’extérieur ». De Kim Novak, il a twitté qu’elle « devrait faire un procès à son chirurgien-plasticien ».

Idées pas si reçues que cela

Aucun commentaire:
Pierre Pestieau

Nous aimons parler d’idées reçues ou de mythes à propos de croyances largement partagées et néanmoins fausses. Nous aimerions penser qu’une fois l’erreur démontrée, chacun s’accorderait à rectifier sa croyance. Un peu comme lorsque l’on a une illusion d’optique. Dès qu’on nous l’explique, elle disparaît. Ce n’est pas toujours le cas. Voici quelques exemples.


mercredi 7 novembre 2018

Négationniste et créationniste. Même combat

Aucun commentaire:
Pierre Pestieau

Les négationnistes écologiques qui sont une forme extrême de climato-sceptiques nient péremptoirement la réalité d'un changement climatique et surtout de l’influence que l’homme a pu jouer. Ils s’opposent au catastrophisme apocalyptique, niant la légitimité de tous les rapports publiés depuis plusieurs décennies, et n’entendent pas les cris d’alarme poussés par la majorité des scientifiques.
A leur décharge, ils se trouvent parfois confrontés à des extrémistes écologistes qu’on appelle des « khmers verts », qui au nom du principe de précaution voudraient arrêter tout progrès technoscientifique.

Une parabole économique (mais morale) de B. Traven

3 commentaires:
Compilée et raccourcie par Victor Ginsburgh

B. Traven est le probable nom de plume d’un écrivain allemand dont le nom réel, la nationalité et les dates de naissance et de mort (1882, Pologne -1969, Mexique) sont sujettes à caution. Il est l’auteur de l’ouvrage Le trésor de la Sierra Madre. Le film célèbre qui porte le même titre, dirigé par John Huston et dans lequel le rôle important était tenu par Humphrey Bogart, a obtenu trois Oscars en 1948 : celui du meilleur directeur, du meilleur scénario adapté d’un roman, et du meilleur second rôle masculin tenu par … le père de John Huston.
Le texte que j’ai malheureusement été obligé de raccourcir dans ce blog s’intitule Le gros capitaliste. Le tout petit ouvrage qui porte le même titre a été publié en 2018 aux Editions Libertalia. Dépêchez-vous de l’acheter il ne coûte que 3 euros et contient aussi une lettre adressée en 1938 par l’auteur aux antifascistes espagnols, qui se termine par « Voilà ce que je voulais vous dire, camarades espagnols, en vous remerciant de vos égards. Salud ! ». Il y avait encore à l’époque des femmes et des hommes généreux. Hélas, ce que Traven souhaitait aux antifascistes ne s’est réalisé qu’en 1975, et encore…

Dans un village indien du Mexique apparut un beau jour un Américain soucieux d’étudier le pays et les gens. Il se retrouva devant la hutte d’un petit paysan indien qui profitait du temps libre que lui laissait la culture de son champ pour augmenter son modeste revenu en tressant des petits paniers. Chaque fois qu’il avait confectionné une vingtaine de ces petits chefs-d’œuvre, il se levait à deux heures du matin pour se rendre à la ville où il les vendait au marché à cinquante centavos, et parfois à beaucoup moins, parce qu’ils étaient peu appréciés par la population locale.