jeudi 30 avril 2020

Autres réflexions sur le covid-19

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Pierre Pestieau

Dépendance chez soi ou en institution

Dans mes travaux sur la dépendance, j’ai de façon persistante, défendu l’idée qu’il fallait augmenter les capacités d’accueil des personnes dépendantes dans des maisons de repos et de soin, ce que nos amis français appellent des EHPAD. La motivation était que face à une dépendance sévère, l’aide informelle des époux et des enfants entraînaient des coûts psychologiques et physiologiques trop importants. Cela reste sans doute vrai. Cependant, le covid-19 nous montre une autre réalité, à savoir le coût énorme en vies humaine que cette pandémie infliges aux résidents de ces institutions.

mercredi 29 avril 2020

Peut-on sauver rapidement la culture du désastre ?

2 commentaires:

 Victor Ginsburgh

Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude (Albert Camus).

Deux problèmes doivent être résolus et je ne sais pas trop lequel est le plus important. L’un est de faire ‘renaître’ la culture après la catastrophe que nous connaissons, l’année est bien avancée et dans la plupart des cas il faudra attendre le mois de septembre pour la reprise. Mais dans l’immédiat, et, c’est l’autre problème, il faut ne pas laisser ‘mourir’ ni les artistes, ni les metteurs en scène, décorateurs et autres, ni les chefs d’orchestre, ni les quatuors, ni les artistes qui se produisent seul, ni les écrivains, ni les peintres, sculpteurs lithographes, graveurs, ni les lieux où ils travaillent directement (théâtres, salles de concert et d’opéras, music halls) ou indirectement (librairies et écrivains, galeries d’art et leurs artistes, musées privés, salles de cinéma et acteurs, et bien d'autres). Tous souffrent depuis février et personne ne sait quand cela finira ('période critique' dans la suite), puisqu’on parle déjà d’une seconde (si c’est la dernière !) ou deuxième, troisième … vague du Covid-19. Je parlerai ici de l’immédiateté du sauvetage des artistes et autres acteurs qui auraient du participer à des événements culturels qui n’ont pas eu lieu depuis février mais pas de la ‘renaissance’ sur laquelle la réponse se doit d'être étudiée bien sûr, mais elle devra suivre. Si tous les artistes crèvent de faim, il n'y aura plus d’après. Mais il faut aussi penser aux dépenses des lieux où les événements n’ont pas pu se tenir, sauf si ces lieux sont déjà largement subventionnés.

mercredi 22 avril 2020

De Artificibus Illustribus et Clavis

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Stéphane Ginsburgh et Victor Ginsburgh

En mauvais français, le titre peut se lire « À propos des artistes célèbres et des clous ». En effet, depuis les débuts du confinement, les artistes reçoivent des clous, sauf s’ils ont un autre métier, par exemple professeur attitré dans une école de théâtre, une académie, un conservatoire ou une université. Les autres n’ont qu’à bricoler. Ils auront alors besoin de clous, mais heureusement pour eux, les centres de bricolage ont, depuis samedi dernier, l’autorisation de rouvrir leurs portes. Sinon, la musique vivante, comme le théâtre sur les planches, et les peintres ou écrivains—ou du moins leurs œuvres—coincées dans les galeries, les musées et les librairies, tous fermés, sont presque en voie de disparition, heureusement pas encore à cause du Covid-19.

Nous avons bien écouté, vendredi dernier, les remarques de notre Première Ministre, Sophie Wilmès, dont il faut reconnaître les responsabilités énormes qui pèsent sur elle. Et puis, l’un d’entre nous a connu son père, Philippe Wilmès, qu’il rencontrait de temps à autre dans un petit restaurant italien, lorsque tous deux travaillaient encore à Anvers, à une époque (1965-1970) où lui était encore marin dans la marine belge et haussait peut-être le pavillon avant de se hausser dans le rôle de banquier et de professeur à l’UCL, tandis que l’autre était économiste dans l’industrie belge du tabac, tout en fumant des Gitanes et pas des Belga.

mercredi 15 avril 2020

Trois brèves réflexions sur le covid-19

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Pierre Pestieau

Plus jamais ça ! Chiche

On n’a pas encore atteint le pic de la pandémie et le bout du tunnel est peut-être encore loin, mais nombreux sont déjà les beaux esprits qui glosent à propos de ce qui se passera une fois tournée la page de la pandémie. On entend des propos qui rappellent le « plus jamais ça » qui à suivi la seconde guerre mondiale et la découverte du génocide. On parle de changement de paradigme, de révolution des comportements, de l’apparition d’un homme nouveau. Or on sait ce qui est advenu des bonnes résolutions de l’après-guerre. On a connu d’autres génocides et certains pays sont victimes de la peste brune (1).

mardi 7 avril 2020

Les errances de Coronavirus

2 commentaires:

Victor Ginsburgh

Je me rends de mieux en mieux compte qu’il est possible de remplacer presque mot-à-mot La Peste d’Albert Camus, par Le Coronavirus. Il suffit (i) de supprimer le début de La Peste où il est question d’une invasion de rats qui meurent, eux aussi, de la peste, (ii) changer le mot « peste » chaque fois qu’il se présente, par « coronavirus », et (iii) situer le roman, à Bruxelles, à Paris ou Montréal, et partout ailleurs, plutôt qu’à Oran.

Contrairement à ce qui est souvent dit et répété—et je viens encore de le lire sur un de nos journaux quotidiens qui s’expriment mal, peut-être pour nous faire peur—une personne infectée peut en infecter au moins deux autres si la proximité est faible. Ce qui fait évidemment peur, parce que cela voudrait dire que le virus pourrait se multiplier (presque) comme les grains de blé que le roi de Perse avait promis en cadeau à Nassir, inventeur du jeu d’échecs : un grain de blé sur la première case de l’échiquier, deux grains sur la deuxième, quatre sur la troisième, puis 8, 16… Sur la case 64 il y aurait eu 18 446 744 073 709 551 615 grains de blé. Donc après 64 jours (1) de corona, c’est le nombre total d’humains qui auraient été infectés, soit 500 000 000 de fois la population de la terre. Il est donc évident que l’infection ne peut pas atteindre la vitesse impliquée par la progression décrite, même si chaque passage de l’infection devait prendre deux ou trois jours.

mercredi 1 avril 2020

Pourquoi pas 30% du PIB pour la santé ?

1 commentaire:



Pierre Pestieau

Quoi qu’il en coûte ! Un seul mot d’ordre : mettre le paquet pour lutter contre le coronavirus ». Ce titre de l’éditorial du Soir du 23 mars interpelle l’économiste. On peut en effet se demander si nous dépensons trop ou pas assez pour la santé et si les évolutions actuelles sont conformes à nos préférences collectives. Ces deux questions sont au cœur de l’actualité de la pandémie du Covid-19. Plus concrètement, les 11,2% du PIB que représentent les dépenses de santé en France, 10,4% en Belgique, 16,9% aux États Unis correspondent-ils à la valeur que les Français, les Belges, les Américains accordent à la vie humaine ?