mardi 23 juin 2020

Comment améliorer la circulation à Bruxelles

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Victor Ginsburgh

Je viens de passer dans l’avenue Molière, une des très belles avenues des quartiers éloignés du centre de Bruxelles. A 15 Km/heure pendant un bon kilomètre. Soit deux fois plus lentement que la vitesse prévue de 30 Km/heure qui sera imposée d’ici quelques mois, dans la ville entière, pour autant que le Covid-19 nous laisse en vie. Les conducteurs sont prévoyants. Pour s’habituer au 30Km/heure qui arrive bientôt, ils roulent à 15 Km/heure.

J’ai réfléchi à ce qu’il faudrait faire pour réduire la vitesse de circulation des quatre roues à une vitesse inférieure à celle d’un vélo ou d’une trottinette. Ce qui sera facile, parce qu’avec toutes les ficelles que vélos et trottinettes ont maintenant, ils font du 30 Km/heure et ont des priorités de tous les côtés, de sorte que les automobilistes aussi pressés que moi, finissent toujours par être en tort.

Voici, après de mûres réflexions (le Covid-19 m’a permis de réfléchir depuis le 15 mars), quelques astuces qu’il serait possible d’introduire une à une, parce qu’elles se contredisent, ce qui est, par ailleurs, logique à Bruxelles.

mercredi 17 juin 2020

Faut-il déboulonner les statues ?

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Victor Ginsburgh

La décapitation de Christophe Colomb
J’ai vécu, sans interruption, de 1939 à 1957 en Afrique de l’est (Rwanda et Congo). Je ne peux pas oublier l’atlas de géographie, livre indispensable à l’Athénée Royal—où j’avais commencé en 1951 ma première année d’humanités. Un atlas dans lequel une des premières pages en couleurs et en images décrivait les « races » : blanc, jaune, noir, olivâtre, verdâtre, rouge et bien d’autres comme bronzé, les « mulâtres » comme on disait à l’époque, alors qu’aujourd’hui, on parle de « métis ». Les noirs n’étaient pas admis dans ces écoles, et bien sûr les blancs étaient au-dessus de tout, y compris de tout soupçon.

La révolte ou la mort

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Pierre Pestieau
Mon blog précédent s’intitulait « La bourse ou la vie ». Celui-ci porte sur un dilemme qui n’est guère plus joyeux. Depuis quelques décennies, nos sociétés connaissent un indéfinissable malaise qui se retrouve surtout dans ce qu’on appelle la classe moyenne inférieure. Ceux-là mêmes dont les revenus se situent grosso modo entre le seuil de pauvreté et le revenu moyen. Les causes de ce malaise sont multiples. Parmi les principales, on peut citer : l’absence prolongée de croissance des revenus, combinée à une forte concentration de la richesse; un système éducatif inégalitaire empêchant ainsi toute ascension sociale; l'externalisation de «bons» emplois en Chine et dans d'autres économies émergentes; l'évolution technologique qui a rendu superflus de nombreux emplois de «classe moyenne».

mardi 9 juin 2020

La bourse ou la vie : un arbitrage délicat

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Pierre Pestieau

Le covid-19 nous a infligé une double peine : les morts d’une part, les pertes de revenus et destructions d’emplois d’autre part. En reportant le confinement, on réduit la première mais on alourdit la seconde. La décision de ne pas confiner ou de déconfiner implique un arbitrage entre limiter le nombre de morts et maintenir à flot l’emploi et les revenus. Dans un article paru dans le New York Times du 28 mai (1),  Paul Krugman, professeur à l’Université de Columbia, discute de cet arbitrage en utilisant la valeur de la vie humaine à laquelle les pouvoirs publics recourent régulièrement dans leur politiques d’infrastructure des transports et de protection de l’environnement. Aux États-Unis, ces politiques sont guidées par le concept de valeur d'une vie statistique. Les estimations actuelles sont d'environ 10 millions de dollars pour une vie moyenne.

Jouons aux petites voitures et merci d’avance aux assureurs

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Victor Ginsburgh

Hertz, le plus important loueur de voitures au monde (667 000 véhicules), essentiellement localisées à l’entrée et à la sortie des aéroports, vient de se déclarer en faillite pour se protéger (1). Qui aurait pensé que les voitures de location n’avaient plus la cote ? Ben, plus d’avions, plus besoin de voitures. Facile à comprendre.

Un peu semblable aux sociétés de tramways, métros, autobus, trains, etc. Mais il est néanmoins remarquable qu’à Paris, les possesseurs d’un abonnement Navigo dans la région Ile de France (Paris et environs), qui coûte 75 euros par mois à chaque abonné (et il y en a 4 millions), sera remboursé à raison de 100 euros pour le mois d’avril et des dix premiers jours du mois de mai (2). Perte sèche de 400 millions d’euros chez Navigo, mais bravo pour l’honnêteté. Il est vrai que c’est une société publique, mais un bon nombre d’autres font silence.

mercredi 3 juin 2020

A propos du financement de la crise Covid-19

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Victor Ginsburgh (Professeur em. d’économie à l’ULB), Pierre Pestieau (Professeur em. d’économie à l’ULG), Serge Wibaut (Professeur invité d’économie à l’UCL)

La pandémie du Covid-19 est en train de provoquer une crise économique sans précédent, qui n’aurait d’égale que celle des années 30. On la compare à cette crise mais aussi à la guerre. Non seulement elle conduit à une baisse sensible du PIB mais elle a de lourdes implications distributives en appauvrissant une fraction de la population qui ne peut pas travailler et perd parfois son emploi, alors que l’autre fraction continue de toucher un revenu stable et,  ironiquement, s’enrichit en consommant moins.

Par ailleurs, cette crise exerce une pression énorme sur le budget du gouvernement à la suite des multiples programmes de soutien de l’activité et du paiement de revenus de remplacement. La plupart des organismes économiques (Commission européenne, Banque Nationale de Belgique, Bureau du Plan et OCDE, etc.) tablent sur une augmentation de le dette publique d’environ 15 pourcent en 2020 et ceci est sans doute optimiste car ces estimations tablent sur une reprise vigoureuse en fin d’année. Il n’en demeure pas moins que certains secteurs parmi les plus touchés pourraient ne pas se remettre avant longtemps. On songe entre autres à la culture, au tourisme, aux transports aériens.

Il ne fait aucun doute qu'il faut trouver des sources de revenus supplémentaires. Trois solutions sont généralement envisagées: imprimer de la monnaie, faire appel à l’emprunt public et recourir à l’impôt.