samedi 21 novembre 2015

Espoirs et déceptions

Pierre Pestieau

Le titre de ce blog n’est pas celui d’un roman apocryphe de Jane Austen. Il a trait à une pratique récurrente de nos gouvernants de promettre la lune, à savoir un programme dont ils savent sciemment qu’ils n’ont pas les moyens de le financer ou la capacité politique de le faire adopter. D’où immanquablement déception et perte de confiance. Récemment je lisais que le gouvernement Wallonie-Bruxelles se proposait de développer une assurance dépendance publique. On rappelait son urgence dans une société où le nombre de dépendants ne cesse d’augmenter. Le même jour, François Hollande annonçait qu’il voulait revenir sur le projet d’une écotaxe dont l’attrait était tel que l’on se demandait pourquoi il avait été abandonné. Ce projet permet à la fois de réduire la pollution routière et de financer des régions budgétairement exsangues. On le sait aucun de ces projets ne verra le jour, le premier pour des raisons budgétaires et le second pour des raisons politiques. Je pourrais multiplier à l’envi ces marronniers de la politique qui fleurissent régulièrement pour faner presqu’aussitôt : l’éradication des sans domicile fixe, la libéralisation des taxis devenus trop chers et trop rares, le droit de vote des étrangers, une taxation équitable du capital et de ses revenus. On se rappelle de la promesse de Jacques Chirac de se baigner dans la Seine, impliquant ainsi que ses eaux seraient alors purifiées.


Ces promesses sont d’autant fréquentes qu’elles concernent
des matières difficilement quantifiables. Certes le gouvernement peut miser sur l’amnésie de ses administrés. Quand en outre, il n’est pas possible de vérifier si les promesses antérieures ont connu un suivi satisfaisant, c’est encore mieux. Deux exemples de ces matières. La promesse de lutte contre la fraude fiscale et celle d’améliorer la qualité de notre environnement. Il est difficile de montrer les résultats d’une lutte efficace contre la fraude fiscale. Les statistiques portant sur le nombre de contrôles et d’impôts récupérés ne suffisent pas. De même pour l’environnement, il y a tellement de directives contradictoires et d’objectifs divers dans ce domaine ou de toutes façons on peut toujours blâmer l’autre, c’est à dire les pays voisins.


Que conclure ? Qu’il ne faut pas désespérer et continuer de croire que les partis politiques d’opposition, les syndicats et centres de recherche indépendants mettent d’avantage de moyens pour assurer un suivi rigoureux permettant d’évaluer si les promesses, surtout les plus tapageuses, ont été tenues.

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