Pierre Pestieau
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Les gamins de Bogota |
Je m’apprête à retourner en Colombie
pour le travail et le plaisir, comme on dit à propos de ce type de voyage où
l’on joint l’utile à l’agréable,
à moins que ça ne soit le contraire. La Colombie est un pays attachant. Je l’ai
découverte indirectement lorsque dans le début des années 60, jeune étudiant à
l’UCL, je fréquentais la Casa Colombiana, où l’on parlait de la révolution, de
Marx et de Camilio Torres. Ce prêtre colombien, sociologue et militant de gauche passa par
Louvain avant de rentrer au pays. Déçu du manque de résultats politiques de son
action, il entra en clandestinité pour rejoindre la guérilla colombienne et
mourut en 1966 lors d'une action militaire. C’était l’époque où la guérilla
colombienne avait bien meilleure réputation qu’aujourd’hui. Je suis allé en
Colombie ces dernières années et j’ai en effet trouvé un pays fort accueillant
mais où régnaient pauvreté et inégalités et où existait un certain sentiment d’insécurité
qui, il est vrai, a diminué récemment. Quelle ne fut donc pas ma surprise en
découvrant qu’une enquête révélée par The
Washington Post (1) classait la Colombie comme la nation la plus heureuse
du monde « the happiest nation in the world ». Et le quotidien de
signaler que c’est la deuxième année que la Colombie occupe cette place.