Pierre Pestieau
J’ai reçu le texte ci-dessous (1)
et même s’il ne me parait que partiellement pertinent, j’ai trouve bon de vous
le livrer ainsi que mes commentaire afin de célébrer bien modestement l’accord
oh combien fragile de Paris.
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Dans le débat politique courant, ces deux types de fraude constituent un
duo d’inséparables frères ennemis. Toujours opposés dans un monde manichéen.
Pour la gauche, la fraude est essentiellement fiscale. Typiquement, tout indépendant
est un fraudeur en puissance. Pour la droite au contraire, la fraude est
surtout sociale ; l’allocataire social, en particulier le chômeur ou le bénéficiaire
de minimums sociaux est un tricheur potentiel. Et si ce n’est pas lui, c’est
son frère.![]() |
| Amin Maalouf |
![]() |
| Maxime Rodinson |
Le titre de ce blog n’est pas celui d’un roman apocryphe de Jane Austen. Il
a trait à une pratique récurrente de nos gouvernants de promettre la lune, à
savoir un programme dont ils savent sciemment qu’ils n’ont pas les moyens de le
financer ou la capacité politique de le faire adopter. D’où immanquablement déception
et perte de confiance. Récemment je lisais que le gouvernement
Wallonie-Bruxelles se proposait de développer une assurance dépendance
publique. On rappelait son urgence dans une société où le nombre de dépendants
ne cesse d’augmenter. Le même jour, François Hollande annonçait qu’il voulait
revenir sur le projet d’une écotaxe dont l’attrait était tel que l’on se
demandait pourquoi il avait été abandonné. Ce projet permet à la fois de
réduire la pollution routière et de financer des régions budgétairement
exsangues. On le sait aucun de ces projets ne verra le jour, le premier pour
des raisons budgétaires et le second pour des raisons politiques. Je pourrais
multiplier à l’envi ces marronniers de la politique qui fleurissent
régulièrement pour faner presqu’aussitôt : l’éradication des sans domicile fixe, la libéralisation
des taxis devenus trop chers et trop rares, le droit de vote des étrangers, une
taxation équitable du capital et de ses revenus. On se rappelle de la promesse
de Jacques Chirac de se baigner dans la Seine, impliquant ainsi que ses eaux
seraient alors purifiées.
Depuis plusieurs semaines, je me proposais de vous parler de l’écrivain
italien Erri de Luca et de ses admirables petits ouvrages. En particulier du Tort du soldat (1), dont je ne vous dévoilerai
pas l’intrigue, mais dont la quatrième de couverture explique qu’il s’agit là « d’un livre aussi bref que percutant
qui nous offre un angle inédit pour réfléchir à la mémoire si complexe des
grandes tragédies du XXe siècle », ce qui me fera revenir,
inévitablement, à ce qui s’est passé vendredi dernier à Paris, parce que
l’écrivain y est aussi (re)venu.
Renoir sucks, en français moyennement
vulgaire : [la peinture de] Renoir est dégueulasse. J’adore l’idée. Un
comité s’est créé à Boston et demande que les peintures de Renoir soient
retirées du Musée des Beaux Arts de la ville et que les conservateurs
démissionnent. Ben Ewen Campen, professeur de biologie évolutionniste à Harvard
et membre du comité, explique qu’il proteste « parce que voir des Renoir
me rend triste. Le reste de ce qui est exposé dans le musée est remarquable,
mais quand j’arrive aux femmes roses, mal fichues et déformées de Renoir, c’est
non ! » (1) Faut bien reconnaître que le tableau de Renoir reproduit dans
ce blog est assez nul et il y a pas mal de très mauvais tableaux de Renoir. Pour le comité « la décision d'exposer ses
œuvres [et de bien d’autres dont on pourrait dire la même chose] alors que de véritables
chefs-d'œuvre sont condamnés aux réserves, c’est tout simplement du terrorisme
esthétique » (2). Pas faux, nous vivons au 21ème siècle et sommes assommés
par les arts impressionnistes et assimilés de la fin du 19ème. Le nouveau musée
d’art contemporain qui s’ouvrira à Bruxelles sur le site actuel de Citroën (3)
sera parfait, parce qu’il n’y aura rien de contemporain à y mettre à moins d’y
exposer des Renoir, que le ministre-président bruxellois doit croire
contemporains et les Chats de M.
Geluck, ce qui éviterait d’investir dans un Musée du Chat les quelque €4,5
millions dont on parle (4).
Il y a un peu plus de 30
ans, nous nous sommes, mon co-blogeur et moi, intéressés à la question suivante: « Dans quelle mesure la manière dont les
communes belges sont gérées dépend-elle de la couleur politique du conseil
communal? » Cette étude (1) faisait suite à un ouvrage du politologue
Denis Lacorne, Les notables rouges (Presses de la FNSP, Paris 1980). La
conclusion de notre étude comme celle de Lacorne étaient que la couleur
importait peu. Fallait-il désespérer de la politique et de la capacité de
changer la société de la gauche? Pas vraiment. A l’époque, on se rassurait en pensant que les communes
avaient somme toute peu de responsabilités à part la gestion quotidienne de tâches
très concrètes telles que le ramassage et le traitement des ordures ménagères.
Or, jusqu’à preuve du contraire il n’y a pas d’ordures rouges ou bleues et
encore moins vertes (encore que beaucoup de légumes soient jetés alors qu’ils
sont frais). On se rassurait aussi en écoutant les édiles de gauche nous dire
que même si leur gestion n’était pas différente de celle de droite, elle se
faisait avec davantage de cœur.
Il y a d’abord eu l’illustre discours du non moins illustre Netanyahou prononcé
devant le Congrès américain en mars 2015 contre les accords avec l’Iran. Ce
discours a non seulement fait pschitt, mais il a aussi décousu le fragile
accord entre Juifs américains qui soutenaient encore la politique israélienne
au Moyen-Orient.
En mars 2009, l’agence turque responsable du financement de la science
censure un magazine scientifique turc qui avait publié un article sur la vie et
l’œuvre de Darwin (1). La Turquie
remet cela en décembre 2011 : les autorités scientifiques du pays bloquent
certaines pages du web qui ont trait à la théorie de l’évolution du même Darwin
(2). Notez que les Turcs ne sont pas seuls à ne pas aimer la théorie de
l’évolution. En 2014, 42% des Américains croient que « Dieu a créé les
humains sous la forme qu’ils ont aujourd’hui » (3).
Il y a quelques mois, mon petit fils me demandait: Si tu pouvais choisir, préfèrerais tu avoir mon âge ou garder le tien? Il
a dix ans et vit à Washington dans une banlieue confortable. A sa grande
surprise, je lui répondis que je n’échangerais pas mon âge pour le sien. En répondant ainsi je pensais autant aux difficultés que j’ai
pu connaître dans ma jeunesse qu’à celles que les jeunes d’aujourd’hui éprouvent
trop souvent à commencer par la transition d’un cocon familial rassurant au
monde cruel du marché du travail. Ma réponse me fut confortée quelques temps après en lisant une enquête sur le
bonheur selon l’âge. Il en ressortait que les retraités étaient bien plus
heureux que leurs enfants et petits enfants. Surtout les jeunes retraités, ceux
qui échappaient encore aux affres de la dépendance.
Il est bien connu que la
plupart des citations sont fausses ; on dit plus savamment apocryphes. On
les prête à quelqu'un qui ne les a jamais prononcées. Les victimes ou plutôt
les bénéficiaires les plus fréquents de ces citations sont Churchill, Einstein et
Voltaire.
La première vient de la variable dont on veut évaluer la distribution et
partant l’inégalité. Cela pourrait être le revenu disponible, la richesse, la
consommation, voire un indicateur de bonheur ou de bien-être. On ne sera pas
surpris d’observer une forte variation dans les inégalités de l’une ou l’autre
variable. Il n’y pas non plus de corrélation claire entre elles. Une personne
riche peut avoir un revenu faible. Témoin le pêcheur de l’Ile de Ré (1). Une
personne qui s’endette peut consommer beaucoup plus qu’elle ne gagne. Enfin, on
sait que l’argent ne fait pas le bonheur. Une personne matériellement aisée mais
coupée de tout réseau social ou familial et diminuée par la maladie sera peut être
plus malheureuse qu’un pauvre sans le sou mais entouré d’amis.
Sur son site « covoiturage » (un mot pas très élégant, mais soit),
la ville de Bruxelles poste les phrases suivantes : « La pratique du
covoiturage permet de rationaliser l’usage de la voiture… et les personnes
s’entendent entre elles pour le remboursement des frais… La société Taxistop
propose un service de covoiturage pour aider chacun à trouver des partenaires
de voiture, partout en Belgique » (1).![]() |
| Que faire? |
![]() |
| Trois des petits singes européens |
![]() |
| Tracteur qui fut pendant 18 ans le centrede l’activité agricole de ma famille |
“Pauvres Grecs”
c’était le titre d’un entrefilet du Canard
Enchaîné du 22-7-2015. Le propos du Canard
était de souligner que la Grèce était le pays où la réduction de la pauvreté du
fait de politiques publiques désastreuses était la plus faible en Europe. Cela
indiquait l’échec de l’Etat social grec. Cela m’a incité à retourner aux
chiffres de base publiés par EUROSTAT (1). ![]() |
| La "jungle" à Calais, 2015 |
Sont à son chevet le médecin en chef Donald Tusk, Président du Conseil de
l’Europe : « La situation est critique et malheureusement nous ne
pouvons pas exclure le scénario noir de la mort ». A quoi répond l’autre
médecin en chef, Jean-Claude Junker, président de la Commission Européenne,
« nous avons un scénario de Hexit dans nos cartons. Je ne puis l’éviter si
le gouvernement hellénique ne fait pas ce qu’on attend de lui par respect de la
dignité de son peuple ». Il y a aussi une médecine en chef, la sœur Angel(in)a qui
propose d’augmenter d’une unité par jour le nombre de saignées : « il ne
reste que trois jours pour discuter de futur ». Matteo Renzi, Premier
ministre italien opine du bonnet en ajoutant qu’on ne sait plus quelle réunion
des 28 « leaders » de l’Union Européenne « pourrait bien être la
dernière » pour achever le malade. A quoi, Janis Reirs, ministre des
finances et medicine man de la Lettonie (?) répond en estimant que la « sortie
de l’Hellade pourrait être positive pour la zone euro ». Les propositions
du malade, c’est-à-dire celles qui augmenteront sa maladie « doivent être
crédibles » constate l’incrédible François H., Président de la douce France.
Ils sont tous d’accord, il faut augmenter les saignées.