jeudi 13 octobre 2016

Confiteor

Retour sur mon blog consacré à l’écologie politique publié il y a 15 jours. J’ai reçu une réaction qui m’a fait réfléchir. On m’y reproche de me gausser des ménages qui se veulent green et qui ne le sont que dans un tout petit secteur de leur consommation, polluant par ailleurs autant que les mécréants. C’est injuste, j’en conviens. Il existe une minorité, faible il est vrai, de ménages qui sont d’authentiques écologistes, c’est-à-dire qu’ils le sont de manière cohérente et constante. Et pour paraphraser l’antisémite canonique, « je compte parmi mes meilleurs amis de tels écologistes ».

J’admets, confiteor (1), je confesse, avoir péché par excès.


Il demeure, et c’est la la vraie question, que je doute que cette minorité, même si elle devait grandir, puisse changer le cours de choses, à savoir la destruction de notre planète, avec le système  économique que nous avons.  Je ferai une analogie avec l’évolution de la distribution des richesses et des niveaux de pauvreté, vis-à-vis de laquelle nos états providence paraissent diablement impuissants. Très souvent, surtout de l’autre côté de l’Atlantique, on me cite ces mécènes qui tels Bill Gates, Mat Daemon ou Marc Zukenberg font plus pour les pauvres et les malades que certains gouvernements. Ces versions capitalistes des dames patronnesses de Jacques Brel jouent un rôle louable mais néanmoins discutable. D’abord, leur action comme celle inspirée par le « conservatisme compassionnel » manque d’universalité. Elle vise des cibles particulières : recherches, sites archéologique, groupe de personnes. Ensuite elle sert parfois de prétexte à une réduction de certains programmes sociaux, scientifiques ou culturels.

Mais surtout je ne crois pas que l’action de certaines personnes généreuses puisse changer la dynamique d’un système économique animé par la recherche exclusive du profit. Comme pour l’écologie, il se pourrait que la seule manière d’inverser le cours des choses, de connaître une société plus harmonieuse et plus égalitaire, soit de changer le rapport des forces, de modifier l’infrastructure, aurait dit Marx. Comment ? Je confesse que je ne sais pas.



(1) En référence au titre d’un roman remarquable de Jaume Cabré, Confiteor, Babel, 2016

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