mercredi 14 décembre 2016

Visite mémorable de la très belle exposition à la Fondation Vuitton


Victor Ginsburgh

La Fondation avec Buren
Dépêchez-vous d’aller voir la célèbre collection de peintures du russe Chtchoukine à la Fondation Vuitton à Paris. Pour y arriver : métro-dodo et marche de quinze minutes à Neuilly, ce qui est assez agréable quand il fait beau, et c’était le cas quand j’y suis allé. On peut aussi prendre un bus qui part de l’Arc du Triomphe de Charles de Gaulle.

J’aime beaucoup Daniel Buren et ses peintures faites de bandes peintes sur toile (qui ressemblent à la toile de matelas de ma jeunesse), mais faire cela sur le vitres de la Fondation Vuitton, c’est un peu dommage, parce qu’on ne perçoit plus la beauté et la transparence de la construction. Mais bon, on se réjouit d’être arrivé et il suffit de ne pas trop regarder le presque gâchis de Buren pendant les 60 minutes de la queue. Regardez plutôt vos souliers et constatez que vous ne les avez pas cirés depuis longtemps.


Après tout faire une queue de 60 minutes, devient la règle même pour une mauvaise exposition. Or celle-ci est supposée être de très grande qualité, parce qu’il n’y a qu’un seul (pas trop ridicule) Renoir et presque pas d’autres impressionnistes. Ouf !
La Fondation sans Buren

Après ces 60 minutes vous avez le droit d’entrer, mais la course est loin d’être finie. Il y a trois étages de salles et 15 minutes de queue au moins devant chaque salle, mais j’ai fini par y arriver, si l’on peut dire, parce que…

Parce que vous pouvez deviner ce qu’il y avait à l’intérieur de chacune des salles. Une foule, bigarrée comme l’est immanquablement la foule, maniant tout aussi immanquablement l’appareil photographique mini qui nécessite immanquablement de s’approcher des œuvres pour bien les photographier dans tous les détails et pouvoir, par la suite, lire le texte des journaux que Braque ou Picasso avaient peints dans leurs tableaux des années 1910. Il faut donc essayer de regarder subrepticement à une distance de trois rangées de photographes qui s’acharnent sur les œuvres, se baisser habilement, éventuellement passer un œil entres les jambes des photographes pour voir ce qui se passe de l’autre côté, c’est-à-dire, sur les murs, et finir par sortir de la dernière salle complètement courbaturé et sans avoir vu correctement une seule œuvre.

La Fondation dessinée par son architecte
Je prends toujours les choses du bon côté et m’étais fait à l’idée que, s’il le faut, je pourrai acheter des cartes postales des tableaux à la boutique du musée. Mais là aussi, il fallait faire la queue pour entrer, et par la suite, essayer d’apercevoir ce qu’on voulait acquérir, séparé cette fois par trois rangées d’acheteurs de cartes postales. Bref, pas de cartes postales non plus.  Heureusement, j’avais déjà vu les Picasso, les Matisse et les Gauguin à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

C’est dire que l’exposition est très belle, mais que seuls ceux qui ont pris des photos pourront la voir … quand ils seront rentrés chez eux. Allez plutôt  à Moscou et à Saint-bourg, et profitez de cette visite pour dire bonjour au pote du prochain président des Etats-Unis et de son ministre des Affaires étrangères (secretary of state). De telles relations entre vous et le couple Trump-Poutine seront sans aucun doute utiles durant les quelques prochaines années avant que ne s’amorce, enfin, la « lutte finale ».


P.S. Certains ont même photographié la queue qu’il fallait faire pour sortir de la Fondation.

2 commentaires:

  1. Tout-à-fait d'accord, il n'y a rien de plus frustrant, surtout quand on a réserver ses entrées à l'avance et que des pinbèches arrogantes vous expliquent que ces réservations vous donnent juste le droit de choisir la bonne file. Restent les huluberlus qui se photographient avec un tableau en selfie. Cela me fait penser au "Moi et le Mont Blanc" de Monsieur Perrichon dans son célèbre voyage de Labiche. Alors si les files ont pour effet de caser les pieds sinon les chaussures de tous ces égotismes, tant mieux. Reste que l'art dans tout cela ressort un peu trop de la Kukltur avec un grand "K". Mais cela tout le monde s'en fout : cela n ait pas vendre des savonnettes!

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  2. Mince ! J'ai pris un billet familial pour un samedi 9h à venir en me disant qu'il y aura peut-être moins de visiteurs à cette heure-là... Je te raconterai.
    Amitiés,

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