jeudi 1 juin 2017

Ah si!

Pierre Pestieau

Imaginons un instant qu’il soit possible de connaître le coût réel des biens et des services que nous consommons journellement et que l’on puisse tenir compte de ces coûts dans les prix du marché. Ce sont là certes deux fortes hypothèses, mais pas plus irréalistes que celle d’une fée qui eut transformé une citrouille en carrosse.

La première implique que le prix d’un voyage à l’Ile Maurice ou de haricots importés du Kenya incorpore aussi le coût réel que le transport en avion (dont la pollution) impose à la planète. La seconde hypothèse suppose que les Etats soient capables aux travers de taxes ou de subventions correctives d’intégrer ces coûts dans les prix.





Pour prendre un autre exemple que le transport aérien, une construction isolée à la campagne devrait comprendre dans ses coûts toutes les dépenses afférentes à l’éloignement du lieu de travail et des services publics. La consommation de viande de bœuf tiendrait compte des différentes externalités négatives que sa production implique pour la santé et pour les terres utilisées pour nourrir le bétail.
Que trouverait-on dans ce conte de fée ? D’abord, il y aurait une période de transition qui verrait les prix s’adapter et les comportements s’ajuster à cette nouvelle donne. Il y aurait des gagnants et des perdants, sans doute plus de perdants que de gagnants dans le court terme. Dans le long terme nous serons tous gagnants parce que nous bénéficierons d’un régime de croissance durable.

Notre mode de vie quotidien changerait. On consommerait davantage de biens produits à proximité, l’habitat changerait, les modes de transport aussi. Le végétarisme deviendrait la norme et les longs voyages seraient moins fréquents. L’énergie renouvelable se généraliserait et le progrès technique y contribuerait. On abuserait moins de la climatisation et du chauffage et le recyclage se généraliserait.
Puisque nous sommes dans un conte de fée, ajoutons que les hommes deviendraient davantage solidaires et altruistes et finalement adopteraient ces mesures qui au départ leur avaient été imposées.

Malheureusement le réveil sonne et je me retrouve avec une planète qui ressemble à une grosse citrouille flasque.


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