lundi 30 octobre 2017

Glyphosate, Roundup et règles de vote à la Commission Européenne


Victor Ginsburgh

Certains ne manqueront pas de me dire que je mélange les choses, mais il y a des cas où il faut s’y risquer, quitte à se voir vilipendé.

Il y a dans l’Union Européenne, plusieurs règles de vote, dont celle à l’unanimité qui concerne les langues officielles aujourd’hui au nombre de 24. Il faut l’unanimité pour changer la moindre règle les concernant, suite à un règlement qui date de 1958, alors qu’il y avait 4 langues.

Désherbant 
Pour le glyphosate et le Roundup, il n’a fallu l’avis de personne. En effet, selon le porte-parole de Greenpeace, « depuis le début des années 2000, l’Union européenne a prolongé par deux fois, discrètement, l’autorisation du glyphosate. C’est grâce à la société civile que c’est devenu un sujet majeur » (1). Les choses ont donc un peu changé, puisque à présent il faut un vote, mais, et c’est là que cela devient intéressant. En effet, la réunion de la Commission qui a débuté le 25 octobre à 9 heures du matin « ne donnera pas nécessairement lieu à un vote. Si une proposition est soutenue par une large majorité, elle pourrait toutefois être mise aux voix. Une majorité qualifiée est nécessaire pour valider ou infirmer une éventuelle proposition, soit 16 Etats sur 28, représentant au moins 65% de la population totale de l'UE. Si une telle majorité ne peut être obtenue après deux tours de vote, la décision sur le renouvellement de la licence reviendrait à la Commission » (2), dont on peut deviner la décision.

Suite à l’échec du 25 octobre, une nouvelle réunion se tiendra cependant en novembre.

Pourquoi une règle stricte et impossible à modifier pour le problème des langues, et pourquoi une règle laxiste et des absences de discussion ou des discussions qui ne mènent à rien pour le glyphosate, alors qu’il semble avoir déjà fait 3.500 morts au Etats-Unis et dieu seul sait combien en Europe, en Afrique, en Asie, ou en Amérique de Sud (dont on se fout complètement).

Les deux dernières mouches
Et tant pis pour les 75 à 80 pour cent d’insectes, y compris les abeilles, qui ont disparu ces dernières années, en attendant la disparition des oiseaux, des serpents et des poissons qui suivront évidemment, comme la pollinisation d’ailleurs.

On peut faire confiance à Bayer et Monsanto pour trouver, voire, déjà avoir dans leurs tiroirs un produit qui permettra de polliniser les fleurs qui, elles aussi, finiront par disparaître.

Après tout, et après nous, les mouches.

S’il en reste…


(1) Le Vif du 24 octobre 2017.
(2) Le Vif du 25 octobre 2017.

1 commentaire:

  1. Après tout, et après nous, les mouches. S’il en reste …

    Saisissante conclusion!!

    Marc.

    RépondreSupprimer