A qui la faute de
la fausse science ?
Victor Ginsburgh
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Poisson d'avril |
Le Monde du 20 juillet dernier (1) a lancé une
« alerte au business de la fausse science » qui accuse des éditeurs
de « pseudo-revues savantes [de publier] des milliers d’articles qui n’ont
pas de valeur scientifique ». Je reçois presque tous les jours des emails
de « directeurs » de revues m’expliquant qu’ils ont lu mon dernier
article sur ceci ou cela et m’encouragent à leur soumettre un article de la
même veine, qui sera « arbitré » (refereed en anglais) par des pairs
et qu’ils se feront un plaisir de publier le plus rapidement possible [je me
permets d’ajouter, quelle que soit la qualité de mon article]. Le plus amusant
(et le plus scientifique aussi), c’est que la revue a vu une critique que j’ai
faite d’un livre sur le vin, et me propose de lui envoyer un article qui n’a absolument
rien à voir avec la chose. Comme ce sont des revues consultables gratuitement
sur internet (open access), ils me chargeront bien entendu les frais de
publication. D’autres m’invitent à coordonner un numéro spécial de leur revue.
J’en donne deux exemples en annexe, et suis sûr que mes collègues en reçoivent
tout autant.