mardi 23 juin 2020

Comment améliorer la circulation à Bruxelles


Victor Ginsburgh

Je viens de passer dans l’avenue Molière, une des très belles avenues des quartiers éloignés du centre de Bruxelles. A 15 Km/heure pendant un bon kilomètre. Soit deux fois plus lentement que la vitesse prévue de 30 Km/heure qui sera imposée d’ici quelques mois, dans la ville entière, pour autant que le Covid-19 nous laisse en vie. Les conducteurs sont prévoyants. Pour s’habituer au 30Km/heure qui arrive bientôt, ils roulent à 15 Km/heure.

J’ai réfléchi à ce qu’il faudrait faire pour réduire la vitesse de circulation des quatre roues à une vitesse inférieure à celle d’un vélo ou d’une trottinette. Ce qui sera facile, parce qu’avec toutes les ficelles que vélos et trottinettes ont maintenant, ils font du 30 Km/heure et ont des priorités de tous les côtés, de sorte que les automobilistes aussi pressés que moi, finissent toujours par être en tort.

Voici, après de mûres réflexions (le Covid-19 m’a permis de réfléchir depuis le 15 mars), quelques astuces qu’il serait possible d’introduire une à une, parce qu’elles se contredisent, ce qui est, par ailleurs, logique à Bruxelles.


(1) Mettre la plupart des rues et avenues à sens unique, et changer le sens : toutes les rues qui sont déclarées à sens unique deviendront, à un moment aléatoire, mais choisi par nos édiles locaux, à sens unique dans le sens contraire.

(2) Permettre les deux sens dans toutes les rues à sens unique, de façon à ce que les véhicules se trouvent face à face, et que les conducteurs s’injurient pendant une demi-heure pour déterminer celui qui fera une marche arrière. Cela permet de réduire considérablement la vitesse. Et tant pis pour les égratignures, parce que ceux qui, comme moi, ont une assurance omnium sont gagnants.

(3) Permettre aux voitures, surtout aux jeeps, combi, camions, roulottes, Mercédès, BMW, et autres (mais pas les Porsche qui sont de bien belles voitures) de faire demi-tour dans la rue, parce que leurs conducteurs voient une place de stationnement à prendre dans l’autre direction. Ceci ne compte que pour les rues et avenues à deux sens, mais pour quoi s’arrêter là, on peut sans grande difficulté, étendre l’idée aux rues à sens unique.

(4) Transformer toutes les rues et avenues en piétonniers, et mettre de temps à autre un passage pour voitures (lignes blanches sur le sol) devant lequel les piétons devront s’arrêter et laisser passer les quelques voitures qui restent.

(5) Faire en sorte que les feux passent plus souvent du vert au rouge, que du rouge au vert.

(6) Empiler les vélos, trottinettes et autres deux-roues, comme les nouveaux vélos-cargo (4 pourcent en 2019, 8 en 2020, faites le compte, cela fera plus que 100 pourcent endéans les 4 ans) dans les rues principales, comme c’est le cas sur la photographie jointe. A propos, les trottinettes électriques en libre-service viennent de se faire interdire à Montréal « en raison du manque de respect des utilisateurs et d’un taux de délinquance de 80 pourcent vis-à-vis de la règlementation » (1). Et à Bruxelles c’est combien de pourcent ?

N.B. Vous remarquerez sans doute que depuis quelques jours, la circulation est fortement réduite, malgré le dé-confinement, et en attendant mieux.


(1). Belga, A Montréal, le glas a sonné pour les trottinettes électriques, Le Vif, 19 février 2020.

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