Victor Ginsburgh
Un récent article paru dans les blogs du Council on Foreign Relations (1) analyse des données sur la
violence islamiste qui devraient nous rassurer. Peut-être pas sur ce qui se
passe au Moyen-Orient — 20 millions de personnes déplacées par les conflits en
Syrie, Yémen et Irak en 2015 (2) — ou en Afrique, mais certainement sur
l’impact réel que le phénomène a dans nos
pays. Mais, assommés que nous sommes par la désinformation, nous tombons
facilement dans le catastrophisme, comme le font les Américains.
Cinquante et un pourcent de ces braves ont en effet peur qu’un des membres
de leur famille puisse trouver la mort dans une attaque terroriste d’origine
islamiste, alors qu’il n’y a pas eu la moindre attaque de ce type sur le sol
américain depuis le 11 septembre 2001 (3). Par contre, les radicaux d’extrême
droite (suprématistes blancs, extrémistes anti gouvernementaux, extrémistes
islamistes de nationalité américaine et extrémistes anti avortements) ont tué
52 personnes en 2015 sur le sol américain, chose que les média évitent de
raconter (4). Entre 2008 et 2012, 81 pourcent du terrorisme domestique était
faussement qualifié d’islamiste par les 8 chaînes importantes de
télévision, bien que sur les 63 attaques, une seule ait été faite par un
extrémiste islamiste, et n’a d’ailleurs provoqué la mort de personne.
L’attaque qui s’est produite mardi 10 mai dans une gare proche de Munich a aussitôt
été qualifiée de terrorisme islamiste, alors que le tueur s’est avéré être un
dingue tout ce qui est de plus allemand et qui criait Allah Akhbar !