jeudi 16 mars 2017

Fortiches

Pierre Pestieau

Ils sont décidemment fortiches ces candidats à la présidence de la République française qui débattent à longueur de journées sur les différentes chaînes de télévision. Ils ont non seulement un avis sur tout mais ils ont la solution à tous les problèmes. Sont-ils si forts ou plutôt diablement gonflés ?

Quand je pense aux questions dont ils traitent, je me demande souvent ce que je ferais à leur place. Je dois avouer que je ne sais pas et je me demande comment ils peuvent avoir autant d’assurance.
Je prendrai trois grandes questions : l’emploi, l’éducation, et la santé. Ce sont des questions centrales qui sont au cœur de la crise de nos Etats providence.


Ce que nous en savons c’est que depuis des décennies il n’y a pas une bonne réponse. Que ce soit pour la France ou la Belgique, le chômage est un problème lancinant, l’éducation est peu performante surtout au regard des moyens qui y sont consacrés et nos systèmes de santé sont de plus en plus menacés.

J’ai certainement quelques idées mais je ne vois pas de solutions évidentes. Même si j’avais les mains libres, je ne suis pas sûr de ce qu’il faudrait faire pour améliorer l’efficacité de notre système d’enseignement. Où est le problème ? Manque de ressources, culture du corps enseignant inadéquate, trop faible autonomie des établissements, trop peu de sélection ou de mixité sociale ? Tout cela à la fois et bien plus. Ce qui est certain c’est que les ministres se succèdent avec des projets chaque fois différents et les mêmes échecs. Les hommes politiques tout comme les spécialistes ne parviennent pas à s’entendre sur ce qu’il faudrait faire.

Même constat pour la lutte contre le chômage et la réforme de l’assurance maladie. On comprend le président américain Harry Truman qui aurait cherché à recruter un économiste manchot, lassé d'entendre ses experts lui dire « on the one hand and on the other... » (d'un côté... et de l'autre...).


La grande qualité de ces candidats est sans nul doute d’être manchots en tout cas intellectuellement.

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