Victor Ginsburgh
Notre Donald est devenu international (international en américain) depuis
son incroyable (unbelievable, amazing, fantastic, great) tournée de la semaine
dernière pendant que quelques-uns de ses esclaves préparaient le budget à
Washington.
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Figure 1. La vraie fausse courbe de Laffer, dommage pour la serviette |
Le titre d’un article du NYT (1) paru avant la fabrication du budget,
prévoit bien les choses : « Les réductions d’impôts seront sans doute
plus dommageables que celles de Reagan ». L’auteur de l’article était à
l’époque un jeune journaliste en charge de la question, et a donc vécu de près
les réductions d’impôts gigantesques (huge, gigantic) justifiées par un certain
Arthur Laffer qui avait dessiné une courbe sur une serviette lors d’un dîner avec
un autre Donald (Rumsfeld, lui aussi de sinistre mémoire) qui a d’ailleurs aussi
été conseiller de Donald international (international) lors de sa campagne
électorale.
Que dit cette courbe ? Lorsque le taux de prélèvement sur les revenus
du travail, est égal à zéro les impôts récoltés sont évidemment nuls. Si le
taux est égal à 100 pourcent, plus personne ne travaillera, et la recette sera nulle
aussi. Entre ces deux taux extrêmes, la recette fiscale commencera par
augmenter pour atteindre un maximum (dans des cas bien particuliers, voir plus
loin), et diminuera si le taux devient trop élevé. Il faut dans ce cas, dit
Laffer, diminuer le taux d’imposition et comme par miracle disent en chœur
Laffer, Reagan et Trump, la recette augmentera (toutes autres choses étant égales).
Ils font évidemment tous l’hypothèse que le taux existant est supérieur au taux
où la courbe atteint son maximum.